Quinze personnes au moins ont péri et un nombre inconnu de disparus — selon un bilan provisoire — après un puissant séisme suivi d'un tsunami qui a secoué hier vers 7h40, heure locale (dimanche 20h40 GMT), l'archipel des îles Salomon. Le séisme, d'une magnitude 8 au moins, a détruit des bâtiments et endommagé un hôpital sur l'île de Gizo, au nord-ouest de la capitale, Honiara, où il a été enregistré plus de victimes. Un tsunami a ensuite déferlé sur des habitations côtières tandis que des milliers de personnes prises de panique se réfugiaient sur les hauteurs. Sept personnes au moins ont péri à Gizo, la plupart prises au piège chez elles quand les vagues ont envahi la ville. D'autres corps ont été aperçus, mais ne pouvaient pas être récupérés dans l'immédiat en raison de l'importance des vagues, a précisé le gouvernement dans un communiqué repris par des agences de presse. La vague a atteint dix mètres dans certains villages. Certaines localités ont été balayées, a déclaré Alfred Maesulia, porte-parole du gouvernement des îles Salomon. Cependant, le bilan pourrait encore s'alourdir, selon d'autres sources. Des informations font état de plus d'une quinzaine de personnes mortes simplement aux alentours de Gizo (capitale de la province occidentale de l'île), a indiqué le Premier ministre provincial, Alex Lokopio, interrogé par Radio Nouvelle-Zélande. La police de Salomon fait état de 14 morts. On dénombre plus de 4000 personnes qui auraient regagné les collines et qui ont un besoin urgent en nourriture et en tentes. Mais en raison de la coupure des communications, les bilans étaient encore difficiles à établir. Le centre d'alerte aux tsunamis du Pacifique, à Hawaii, situe l'épicentre de ce violent séisme à environ 350 km au nord-ouest de Honiara, capitale des Salomon. Le Premier ministre des Salomon, Manasseh Sogavare, a estimé que ce séisme aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves s'il s'était produit quelques heures plus tôt, en pleine nuit. « Nous avons de la chance qu'il ait eu lieu en journée. Les gens ont vu la mer se retirer, ce qui leur a indiqué que quelque chose d'anormal se produisait », a dit Sogavare sur CNN. Les agences géologiques, dont l'australienne et la japonaise, ont mesuré le séisme à 8,1. L'estimation préliminaire de l'Institut de surveillance géologique américain (USGS), de 7,6, a été révisée à la hausse à 8. La secousse initiale a été suivie, sept minutes plus tard, par une deuxième secousse, située plus à l'Ouest et d'une magnitude de 6,7, selon l'USGS. Gary Gibson, du Centre sismologique international, a précisé que ce séisme était le plus violent dans les Salomon depuis 1900. La faille, a-t-il estimé, a probablement couvert une superficie de 10 000 km2. L'archipel des Salomon, situé à 2575 km à l'est de l'Australie, est peuplé par un peu moins de 500 000 habitants répartis sur des dizaines d'îles. Il se situe sur une zone de glissement de plaques réputée pour son activité sismique. Les craintes d'un tsunami régional, du type de celui qui avait fait plus de 200 000 morts le 26 décembre 2004 dans l'océan Indien, ne se sont cependant pas matérialisées. Le Centre d'alerte pour les tsunamis dans le Pacifique, basé à Hawaii, a ainsi levé en milieu de journée l'avertissement qu'il avait émis pour de nombreux pays de la région, dont l'Australie. La région de Salomon est une zone de subduction avec la plaque australienne où l'activité sismique est importante.