La première étape de la course aux législatives s'est achevée avec le dépôt des listes de candidatures. Les formations politiques en lice pour les prochaines élections n'ont pas fini de se parer et se préparer pour ce rendez-vous devant définir le futur visage de l'assemblée nationale. Un visage qui augure déjà d'être fardé des mêmes couleurs politiques de la mandature précédente. Plus encore, il est à prévoir de retrouver les mêmes figures de proue faisant « la renommée » des différents partis. La confection des listes de candidature prouve, à un degré avancé, cette tendance des partis à vouloir reprendre les mêmes et recommencer. Le parti du Front de libération national est encore une fois passé maître dans le maintien des anciens. L'âge étant considéré au FLN comme un facteur d'appartenance à cette famille politique qui, au fil de plus de quarante années d'exercice politique, a fini par créer une sorte de dynastie dont les membres ont pratiquement contracté une allégeance à vie avec le pouvoir. Même qu'ils n'ont jamais de peine à se retrouver sur des listes électorales à chaque échéance, au grand dam des plus jeunes militants. Abdelaziz Belkhadem préfère d'ailleurs qualifier les dinosaures du FLN « d'artillerie lourde » devant mener le parti à la victoire. Le choix des poids lourds au détriment du nouveau souffle que peut apporter la jeunesse sied, semble-t-il, au président de ce parti qui n'est autre que le président de la République, qui est lui-même intervenu pour revoir la liste des candidats FLN. Du côté du rival, ami du FLN, en l'occurrence le Rassemblement national démocratique (RND), un léger effort de relooker la représentation du parti au niveau de l'APN est à signaler. Si le FLN entre avec sa quinzaine de ministres dans l'arène électorale, le RND préfère solliciter deux des huit ministres qu'il compte au sein du gouvernement. Le parti d'Ouyahia mise, tout de même, s0ur ses incontournables Harchaoui, Chihab, Chorfi, Djenouhat, Berraf et Boudina, pour ne citer que ceux-là. En digne héritier du système, le RND n'est point à l'opposé de son « allié » le FLN, dans cette tendance à faire primer l'ancienneté. Si du côté des partis de l'Alliance la victoire est synonyme de qui aura le plus grand nombre de sièges du côté de l'opposition, la victoire consiste d'abord à parvenir à arracher des sièges à l'Assemblée. Le Parti des travailleurs qui est partisan de l'occupation des espaces d'expression disponibles, sort d'une mandature législative et s'engage dans une nouvelle bataille dans la perspective de rafler plus de sièges. Sorti de la mandature 2002-2007 en laissant des plumes, avec l'exclusion de cinq députés, le PT a dû bien réviser ses listes. Louisa Hanoune, qui se porte candidate à Alger, reste pour le PT la principale carte maîtresse du parti, et devra s'entourer de ses fidèles afin d'éviter d'autres désaffections dans la future législature. A la différence du Rassemblement pour la culture et la démocratie qui, après s'être éclipsé lors de la dernière élection législative, il revient dans l'arène politique en se fixant comme objectif de se faire une place dans une institution qui lui permettra de se replacer sur l'échiquier politique. Profitant du boycott du FFS, le RCD misera sans nul doute sur l'électorat du centre du pays, notamment de la région de Kabylie, pour faire son plus beau score. Puisant des noms du courant syndicaliste et du mouvement des archs, Saïd Sadi tient, semble-t-il, à s'appuyer principalement sur ses compagnons de longue date. Etant lui-même tête de liste à Alger, Sadi est secondé par Lounaouci dans la capitale et confie la tête de liste en Kabylie à Noureddine Aït Hamouda à Tizi Ouzou, et à Djamel Fardjellah et Tarik Mira à Béjaïa et à Mohamed Khendek à Bouira.