Maintes fois ajournée au gré des échéances qui s'étirent, la mise en service du barrage de Beni Haroun devrait intervenir, au plus tard, cet été, pour peu que d'autres ajournements ne viennent pas chambouler ces prévisions de mise en service effective du plus grand ouvrage hydraulique du pays, Beni Haroun, destiné à l'alimentation de 5 wilayas en eau potable. Ce dernier vient d'entrer dans son ultime phase expérimentale et des essais techniques de ses installations. Le challenge du ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, de mettre en service les couloirs 1, 2 et 3 à l'échéance de fin mars 2007, a nécessité un délai supplémentaire. Un couac que le représentant de l'Etat attribuera aux contraintes rencontrées dans l'installation de deux pompes alimentant le barrage tampon de Oued Athmania. Le système anti-bélier de la station de pompage de Kikaya, dont le processus du transfert « n'est pas achevé à 100% », en serait une complication supplémentaire. L'ouvrage en question, conçu par le groupement Alstom-Dragados, est une station de pompage enfouie à une profondeur de 85 m et implantée sur les berges du lac pour une puissance de 2 x 90 mégawatts, un débit de 23 m3/s et une HMT de 702 m. Sa conception consiste à refouler les eaux du BBH vers le barrage réservoir de Oued Athmenia et le bassin d'expansion de Aïn Tine, réalisés à 100% et ayant une capacité respective de 33 millions de mètres cubes et 20 000 m3. Dans le même sillage, deux autres stations de traitement, dont les travaux sont en voie d'achèvement, sont réalisées, l'une à Aïn Tine ayant une capacité de 86 000 m3/j destinée à une dizaine d'agglomérations du nord de la wilaya, dont la ville de Mila, et l'autre à Oued Athmania, dotée d'une capacité de 330 000 m3/j pour l'alimentation du sud de la wilaya et des villes de Constantine, Aïn S'mara et Khroub. En marge de sa visite d'octobre dernier à Constantine, A. Sellal a inspecté le couloir n°3 d'une longueur de 65 km devant alimenter une partie de la ville des Ponts (projet réalisé par une entreprise chinoise et achevé à 100%). Il est à préciser que le fonctionnement de ces deux stations se fera par ozonisation afin de garantir une meilleure qualité de traitement. A partir de ces projections, la gageure des pouvoirs publics d'approvisionner l'antique Cirta, pour la période d'urgence à hauteur de 105 000 m3 d'eau potable, avant que cette capacité n'atteigne les 265 000 m3 et 330 000 m3 à l'horizon 2030, paraît, a priori jouable, à moins que … d'autres imprévus viennent compromettre cette perspective.