La Suisse souhaite la création d'une zone de libre-échange (ZLE) avec l'Algérie, a déclaré hier son ambassadeur en Algérie. Intervenant lors d'une conférence de presse sur la tenue du 3e Forum international de la finance (FIF), Michel Gotteret a souligné que l'intérêt d'un tel accord est de diversifier la coopération algéro-suisse au-delà du secteur financier. Aussi, la mise en place d'une ZLE, souligne ce diplomate, permettrait une plus grande ouverture du marché suisse aux produits algériens et partant à l'espace commercial européen. Il ajoutera que des accords similaires lient la fédération helvétique avec plusieurs pays méditerranéens dont ceux maghrébins. L'ambassadeur suisse s'est dit, par ailleurs, heureux du rythme imprégné aux réformes économiques en Algérie, notamment celles touchant le secteur bancaire. M. Gotteret qualifie les réformes bancaires impulsées de « profondes ». Secteur stratégique, la finance a une influence directe sur le double plan économique et social, soutient M. Gotteret qui se fonde sur l'expérience de son pays. « En Suisse, dit-il, le secteur bancaire et financier représente respectivement 14% du PIB de la Suisse et 10% de ses recettes fiscales, et emploie 5% de la population active locale. » Par ailleurs, les organisateurs de la conférence ont annoncé la tenue du 3e FIF entre le 7 et le 9 mai à Alger. Cet évènement est à l'initiative du Forum des compétences algériennes en Suisse (FCAS) et de la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie (CCISA). Rendez-vous devenu désormais annuel, le FIF prévoit des conférences d'experts et d'universitaires algériens et étrangers exerçant principalement au sein des banques européennes et nord-américaines. La Chambre algéro-suisse annonce une participation massive de professionnels venus d'Europe, d'Amérique, d'Asie, du Maghreb et des pays du Golfe. Un accent particulier sera mis sur les TIC, le conseil et l'ingénierie financière. Des ateliers aborderont les thématiques du capital risque, le management bancaire, la gestion et le financement des grands projets, les risques bancaires, les systèmes d'informations bancaires, la microfinance et le rôle de la formation. L'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sera également débattue à travers les effets qu'elle induira sur le secteur bancaire, la bancarisation de la poste algérienne, l'audit bancaire et la gestion des risques ainsi que les expériences maghrébines dans la privatisation des banques. Cette troisième rencontre internationale mettra en relation représentants des pouvoirs publics, banquiers, responsables des établissements financiers, des sociétés d'assurance, cadres financiers des grandes sociétés et patrons de PME/PMI. Une occasion, affirment les organisateurs, pour impulser des échanges, des espaces de concertation et de mise en relation d'affaires.