L'idée de créer une zone de libre-échange entre l'Algérie et la Suisse se précise de plus en plus. Ce projet n'était qu'une espèce d'hypothèse soulevée par l'ambassadeur suisse en Algérie, Michel Gotteret, mais qui commence bel et bien à prendre corps, d'après Joseph Deiss, ancien conseiller fédéral et président de la Suisse. Intervenant, hier, lors de l'ouverture du Forum international de la finance à Alger, Joseph Deiss a évoqué longuement la question de créer bientôt une zone de libre-échange (ZLE) avec l'Algérie. D'après l'orateur, le projet semble atteindre déjà sa vitesse de croisière puisque les négociations sont au troisième round qui consiste à débattre des modalités de mise en marche. Le protocole d'accord devra être signé dans les jours à venir entre les deux parties. Laquelle convention est appelée à donner naissance au lancement de plusieurs projets de partenariat entre les deux pays. Bien avant lui, l'ambassadeur suisse en Algérie, Michel Gotteret avait expliqué, le 3 avril dernier, lors d'un point de presse tenu à Alger, que l'intérêt d'un tel accord est de diversifier la coopération algéro-suisse au-delà du secteur financier. En outre, aller vers la création d'une zone de libre-échange permettra, d'après le diplomate suisse, une plus grande ouverture du marché suisse aux produits algériens. Hier, l'ancien conseiller fédéral et président de la Suisse n'a fait, en fait, que confirmer les intentions de son pays, exposées bien avant lui par l'ambassadeur Michel Gotteret. Flash-back sur cette affaire : la dernière maquette du projet montre que cette zone de libre-échange devra impliquer également la Norvège, l'Islande et Liechtenstein. Cette maquette date de mai 2007, il y a de cela déjà une année. L'on souhaitait alors de voir l'Algérie parapher un accord avec l'Association européenne de libre-échange (AELE). Les pourparlers avec les pays de l'AELE (Suisse, Norvège, Islande et Liechtenstein) ont débuté en 2006 et l'objectif était de créer une grande zone de libre-échange euroméditerranéenne. Pour les Suisses, un tel accord permettrait « d'éliminer les discriminations envers l'économie suisse issues de l'entrée en vigueur, depuis septembre 2005, de l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Algérie », apprend-on également. Au niveau des échanges commerciaux entre les deux pays, l'Algérie représente le troisième fournisseur d'énergie (hydrocarbures) de la Suisse. Cependant, il faut reconnaître que le volume des échanges entre l'Algérie et la Suisse demeure encore très insuffisant. Les Suisses veulent, d'après Joseph Deiss, interrogé en aparté, des accords sur la protection des investissements. D'où le volume jugé très insuffisant des échanges et de l'investissement suisse en Algérie. Autrement dit, les entreprises suisses « attendent des garanties suffisantes » pour s'impliquer davantage dans le secteur productif en Algérie. Notre interlocuteur se garde d'aller jusqu'à révéler la nature des « garanties » que les Suisses attendaient. Il (Joseph Deiss) préfère avancer seulement qu'une cinquantaine d'entreprises suisses sont représentées en Algérie, s'ajoutant à d'autres qui sont implantées, à l'instar de Nestlé et Gelmolie.