A quelques jours de la tenue de son assemblée semi-annuelle, le FMI a estimé hier que les risques pesant sur l'économie mondiale ont un peu diminué sur les six derniers mois, mais leur nature a changé. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo Rato, a estimé hier à Washington que « les risques ne sont pas plus importants qu'ils ne l'étaient il y a six mois ». « Je pense même qu'ils ont un peu diminué. Mais certains de ces risques sont différents et il y a une plus grande prise de conscience des incertitudes et des paradoxes qui sous-tendent notre prospérité actuelle », a déclaré le même responsable. M. Rato a également prévenu que les changements que le FMI va devoir consentir dans le cadre de son processus de réforme « ne vont pas être faciles », mais qu'il pensait pouvoir rassembler un consensus parmi les pays membres pour le mener à bien. Le FMI et la Banque mondiale vont tenir leurs assemblées semi-annuelles à Washington le week-end prochain. « Nous vivons une époque intéressante et parfois paradoxale. La croissance de l'économie mondiale a atteint 5% l'an dernier, mais les marchés financiers ont perdu 4% en un seul jour », a souligné M. Rato. « La mondialisation financière a donné à des milliards de personnes l'accès aux marchés financiers et aux investisseurs des opportunités qu'ils n'ont jamais eues auparavant. Mais les déséquilibres entre les principales économies demeurent importants et une volonté de plus en plus marquée de prendre des risques a conduit à des pratiques discutables en matière de crédit et d'emprunt », a constaté le directeur général du FMI. « Les banques centrales dans le monde ont consolidé leur crédibilité en matière de lutte contre l'inflation et leur tâche a été facilitée ces six derniers mois par des prix plus bas du pétrole. Mais le risque que des évènements politiques puissent venir perturber l'économie mondiale est toujours présent », a-t-il averti.