Une cellule des victimes des effets des essais nucléaires français dans le Sahara algérien verra bientôt le jour selon la porte-parole de « l'Instance nationale pour la libération des relations Algérie-France de la culture coloniale », l'avocate Benbrahem. La même instance déposera prochainement une plainte contre la France pour ces essais nucléaires. La plainte, selon l'avocate, sera déposé auprès de la justice française et la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. Plainte qui s'appuiera sur le traité de Rome de 1999, relatif aux crimes contre l'humanité et aux génocides. L'annonce a été faite hier à l'occasion d'une conférence sur les essais nucléaires français en Algérie dans les années 1960, tenue au Forum d'El Moudjahid. Créée en mai 2006, cette instance a lancé un appel pour « décoloniser » les relations entre Alger et Paris. Une pétition qui a recueillit 17 000 signataires dont celles de Français et la participation de 143 organisations civiles. Le raisonnement de maître Benbrahem se résume ainsi : puisque la France officielle a « reconnu » avoir eu recours à des essais nucléaires en Algérie elle a reconnu donc leurs effets. En réaction au colloque internationale sur les essais français tenu à Alger à la mi-février 2007, la France a publié un dossier de présentation des essais et de leur suivi dans la Sahara algérien. Au total, 17 expériences ont été effectuées par la France coloniale sur le sol du Grand Sud algérien, dont quatre explosions de bombes atomiques à la surface du sol à Reggane. La plus puissante était celle de 117/127 KT en février 1965. Ainsi, dès 1984, sont apparus des cas de leucémie et de cancer dans la région.