Les neuf syndicats composant le Comité national des libertés syndicales se réunissent aujourd'hui, à 14 h, pour étudier la situation et décider des dispositions à prendre vis-à-vis des propos tenus par le chef du gouvernement, M. Ouyahia, et le ministre de la Santé, le Pr Redjimi. Pour rappel, le Conseil de gouvernement a mandaté mercredi dernier le ministre de la Santé à « veiller au respect de la circulaire relative au non-paiement des journées de grève, à déposer plainte auprès des tribunaux contre les syndicats qui entravent le service public de la santé (...), à engager les procédures légales de licenciement des personnels en grève illimitée qui sont considérés en abandon de poste ». Si les grèves dans le secteur de la santé se vivaient par soubresaut depuis la rentrée sociale, les propos tenus par M. Ouyahia n'ont fait que mettre de l'huile sur le feu. C'est en date du 18 octobre dernier que les spécialistes de santé publique décident d'entamer un mouvement de grève. « Ils sont les premiers concernés et donc les premiers visés par les propos du chef du gouvernement », commente le Dr Besbas, coordinateur du Comité national des libertés syndicales et également membre du Syndicat des praticiens de santé publique (SNPSP). La solidarité mais également une forte mobilisation devraient, selon lui, arriver à bout de ces tentatives de régression sociale. « Le droit de grève et la liberté syndicale font partie intégrante de la Constitution algérienne depuis 1989. On ne peut revenir dessus. Mais si l'objectif est de coincer les syndicats sur la notion de service minimum, il faut dans ce cas souligner qu'il est à la charge du ministre concerné de convier les syndicats à définir conjointement et clairement la notion de service minimum », explique le coordinateur. « A défaut d'avoir été spécifié par les autorités concernées, le service minimum est défini dans nos statuts (SNPSP) », révèle le syndicaliste. Ainsi, il appartient à un praticien en grève de consulter ou d'établir des actes médicaux pour une personne se présentant avec une forte fièvre, pour un nourrisson de 6 mois et moins, dans le domaine de la maternité, de l'hémodialyse et parfois de la vaccination. Un appel est lancé par le Dr Besbas à l'endroit de toute la corporation médicale et les syndicats du secteur pour soutenir le SNPSSP et se mobiliser pour défendre un acquis constitutionnel. Les salaires seront-ils touchés ? L'employeur doit-il payer une journée de grève ? « Oui et non », répondra Dr Besbas. En réalité, et depuis 1998, il était stipulé qu'il était défalqué du salaire trois jours de salaire par semaine. Ainsi, pour quatre jours de débrayage, seuls trois n'étaient pas rémunérés. La grève entamée par la FNTS il y a quelques semaines aura servi de tremplin à une nouvelle circulaire. Le texte (circulaire interministérielle) du 5 octobre 2004 énonce que les journées de grève sont automatiquement défalquées. En somme, à chaque jour débrayé, une journée de salaire en moins.