Selon l'Ocde, l'aide des pays riches à ceux qualifiés de « pauvres » a baissé de 5,1% l'année dernière, 103,9 milliards de dollars contre 106,8 en 2005, un premier amoindrissement depuis 1997. Les observateurs constatent que « si 2005 a été une année record en matière d'aide, la raison tient principalement aux allégements de dettes à concurrence de 20% au profit de pays dits ‘'géostratégiquement corrects'' tels que le Nigéria et l'Irak ». Comme le mouvement d'abandon de créances ne s'est pas (ou peu) poursuivi en 2006, il s'en est suivi naturellement le recul des aides relevé par l'Ocde. En valeur absolue, les USA avec un apport de 22,7 milliards de dollars ne font pas figure de mauvais généreux , même si leur aide a quand même chuté de 20% en termes réels. II faut rappeler que les Américains ont amplement contribué à l'effacement de la dette irakienne. Quand à l'Union européenne, elle se classe en « bon donateur » : elle a dépassé son objectif en passant de 0,39% à 0,42% de son PIB, soit un montant de 48 milliards d'euros. Des chiffres qui sont tout de même critiqués par « Concord », une Confédération qui regroupe 1.600 ONG européennes qui, a l'appui de sa contestation, affirme que ces chiffres ont été gonflés d'un tiers correspondant en fait à des annulations de dettes et non d'aides proprement dites . Pourtant, les huit pays les plus riches de la planète s'étaient engagés au cours de leur sommet de Gleneagles, d'augmenter l'aide à l'Afrique de 50 milliards de dollars d'ici à 2010. D'après l'Ocde, les choses pourraient changer positivement, « si les pays riches doublent de rythme de croissance annuel de l'aide qu'ils octroient ». Or, force est de constater que depuis plus de trente ans, les pays donateurs ne respectent guère leurs engagements .