Alors que la Banque mondiale tient cette semaine sa réunion bi-annuelle, son patron Robert Zoellick, demande aux riches de ne pas oublier les plus démunis. Depuis la dernière réunion de la Banque mondiale, la situation économique s'est considérablement dégradée. En avril, le secteur bancaire était déjà dans la tourmente des " subprimes ", mais les projecteurs étaient alors braqués sur le pétrole et les prix des produits alimentaires, qui atteignaient des records. Six mois plus tard, le monde doit faire face à la plus grâve crise financière depuis la Grande dépression. Une crise qui menace de balayer l'économie mondiale et qui pourrait avoir des effets dévastateurs sur les pays les plus vulnérables. Une fois de plus, la Banque mondiale se retrouve en première ligne dans la lutte contre la pauvreté. Robert Zoellick demande aux nations les plus riches du monde de ne pas oublier les pays pauvres, alors que les regards ne sont désormais plus tournés sur l'inflation, mais sur la récession. " J'ai peur qu'avec toute cette attention portées sur le sauvetage des banques, nous ne perdions de vue la nécessité de sauver les hommes ", a-t-il déclaré, vendredi soir. Selon le chef de la Banque mondiale, les effets de la crise financière vont se propager aux pays en voie de développement, les précipitant vers un " point de basculement ". " Si les exportations des pays en voie de développement vers les pays riches chutent, ils vont commencer à moins investir dans ces industries. Ils vont se retrouver en surcapacité ; il pourrait y avoir des faillites : ils ont en outre une dette élevée et puis ils ne reçoivent pas beaucoup d'aide ". Le prix du pétrole et des denrées alimentaires ont baissé, mais la situation ne s'est pas pour autant améliorée ; certains pays doivent toujours faire face à de graves pénuries, et les entreprises mettent parfois du temps à répercuter les baisses de prix. " Il règne toujours dans ces pays une angoisse terrible ", explique Robert Zoellick. C'est l'une des raisons qui ont poussé la Banque mondiale à rassembler 1,2 milliard de dollars de financement disponible rapidement. Mais 850 millions de dollars ont déjà été alloués, et elle a besoin de davantage d'aide de la part des pays riches. Alors que le G7 se réunit à Washington ce week-end, Robert Zoellick insiste pour que les pays riches s'impliquent. " Ce que nous voudrions dire aux pays du G7, alors qu'ils ont besoin de mieux coordonner leurs actions et de travailler ensemble pour que l'économie continue à fonctionner et de s'intéresser aux pays émergents, c'est de ne pas perdre de vue les pays les plus pauvres ", souligne encore le patron de la Banque Mondiale.