Les conditions dans lesquelles vivent les familles de Bel Air, qui ont élu domicile dans la rue après l'effondrement de leur immeuble le 25 avril dernier, sont jugées déplorables. En dépit des différents appels lancés en direction des autorités locales, ces familles au nombre de 43 vivent toujours le calvaire. « La situation s'est aggravée durant le mois de Ramadhan », nous confiera une mère de famille qui vit dans une baraque de fortune, elle et ses enfants. « Nous ne pouvons même pas circuler librement dans cette pièce de 2 m sur 3 où nous dormons et cuisinons également », dira-t-elle avec amertume, avant d'ajouter : « Nous exposons quotidiennement notre vie au danger. D'ailleurs, un incendie a été évité dernièrement de justesse lorsque des flammes se sont déclarées dans la pièce où nous vivons et dont les murs sont couverts de plastique. » Une autre femme exposera le problème du manque d'hygiène : « Notre santé, en particulier celle des enfants et des vieux, est aussi menacée dans la mesure où nous vivons dans la rue. Récemment, une femme a été mordue par une souris », se rappellera notre interlocutrice. Et d'ajouter : « Le soir, nous ne fermons pas les yeux de peur que ces animaux attaquent nos enfants. Malgré ça, aucun médecin n'est venu pour s'enquérir de notre situation qui se dégrade au fil des jours. » Cette femme, soutenue par ses voisines, atteste « qu'aucun responsable ni un représentant d'association caritative ou autre ne s'est déplacé pour venir nous voir et nous aider durant ce mois sacré. Nous sommes aussi obligés de jeter le reste de la nourriture car nous ne disposons pas de réfrigérateurs. Les nôtres, qui ont été sauvés lors de l'effondrement de notre immeuble qui a coûté la vie à un jeune homme âgé de 31 ans, sont confiés à des proches. » Les sinistrés qui habitaient l'immeuble n °16 de la rue Bengoussa Benothmane, interpellent les autorités locales pour se pencher sur leur problème et leur assurer des logements. « On est prêts à habiter dans des centres de recasement en attendant notre relogement », nous dira une vieille femme.