Le collectif AC Le Feu, né à Clichy-sous-Bois en décembre 2005, devait organiser, samedi à Paris, une « marche des oubliés » pour attirer l'attention, une dernière fois avant le premier tour de l'élection présidentielle, sur les problèmes des quartiers populaires. Lors d'un point de presse jeudi à Paris, l'association Collectif liberté, égalité, fraternité, ensemble et unis et des représentants de plusieurs associations, des syndicats étudiants UNEF et SUD-Etudiants, la CGT, la Ligue des droits de l'homme et Agir ensemble contre le chômage ont appelé tous ceux qui, à leurs yeux, sont « les oubliés » (habitants de banlieue, jeunes, pauvres, handicapés, étrangers...) du débat politique « à se rendre visibles ». Pour AC le feu, il s'agit d'un ultime message envoyé « à tous les responsables politiques » pour « tirer les conséquences des révoltes sociales de novembre 2005 ». « Avec cette marche, on veut leur dire d'arrêter de travailler seuls ou de récupérer des morceaux d'idées à droite à gauche », a expliqué Samir Abbas, porte-parole du Collectif, pour qui « les politiques gagneraient à développer des plateformes de travail avec le monde associatif ». Le 25 octobre, AC le feu avait rassemblé quelque 200 personnes lors d'une première marche visant à porter à l'Assemblée nationale et au Sénat les 20 000 doléances recueillies par ses membres lors d'une tournée dans 120 villes. Depuis, trois candidats à l'élection présidentielle, Olivier Besancenot (LCR), Marie-George Buffet (PCF) et Ségolène Royal (PS) ont paraphé une partie des propositions synthétisées dans le « contrat social et citoyen ».