Suite à une lâche agression dont a fait l'objet un de leurs confrères, des médecins résidents ont manifesté au CHU Benbadis dans la journée d'hier pour exprimer leur « colère et leur désarroi » face à « l'insécurité qui règne » au niveau de leur résidence, sise à la cité des 240 Logements de l'Emir Abdelkader, réservée essentiellement aux médecins résidents. Interrogé à ce sujet, l'un de leurs représentants a parlé au nom de ses confrères afin de demander aux autorités « l'installation d'au moins une clôture avec des agents de sécurité, puisque nous nous faisons agresser maintenant dans les immeubles ». Quant à la victime, un médecin résident en troisième année de radiologie, elle a été appréhendée par trois individus, non identifiés pour l'heure, qui l'ont agressée à l'arme blanche dans la cage d'escaliers, dans l'après-midi d'avant-hier, alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre son domicile. Le mobile de cet acte odieux s'est avéré être un malheureux téléphone portable. La victime a été grièvement touchée à l'artère fémorale à la cuisse droite. Heureusement, en bon médecin, il a eu le réflexe de faire un garrot avec un morceau de tissu de ses propres vêtements. Le jeune médecin a pu tout de même rejoindre péniblement l'hôpital, où il a été pris en charge en urgence. Notre interlocuteur dira que le médecin « a failli y passer, car il se trouvait dans un état grave et il a perdu connaissance ». A l'heure où nous mettions sous presse, la victime était encore hospitalisée et son état stable. Le représentant des médecins résidents rappellera que cette agression est la « trente-et-unième du genre, car il y a deux mois de cela, un autre de ses confrères a échappé à une mort certaine. Ayant fait l'objet d'une tentative d'égorgement, la victime a eu le réflexe de protéger son cou de la main ». Cette situation devient intenable pour ces jeunes médecins, puisque ces derniers ne peuvent plus s'aventurer sans risquer de se faire agresser à n'importe quel moment de la journée, sur le lieu même de leur résidence.