Les médecins résidents du CHU Benbadis de Constantine sont montés au créneau, dans la matinée d'hier, et ont organisé un sit-in aux portes même de la direction du centre hospitalier. En effet, ils étaient plus de 200 résidents à exprimer leur colère et leur réprobation quant à leurs conditions de travail, en déliquescence, et du métier qu'ils exercent quotidiennement dans une conjoncture pénible, voire navrante. Les revendications des protestataires s'articulent, surtout, autour de la question nodale du statut particulier des résidents qui, selon un médecin « est de fait, et pour sa majeure partie, rejeté, car élaboré sans notre consultation et qui plus est, nous accule à subir seuls, la justice et les tribunaux, sans couverture juridique légale de la part de l'administration ». Cependant, ajoutera un autre résident : « Ce rejet n'est pas total, car l'on ne veut pas appliquer ce qu'il y a de positif, notamment le nouveau salaire de base ». Attroupés face à cette administration, ils exigent que leur soit octroyé un local au niveau du CHU pour s'organiser en bureau représentatif des résidents et activer dans la légalité, en tant que structure renouvelée et reconnue par tous, pour élargir la concertation entre eux et défendre leurs intérêts socioprofessionnels légitimes. Après moult tergiversations, les protestataires seront finalement reçus par le directeur du centre hospitalo-universitaire, qui leur accordera le principe du droit au renouvellement de leur structure et à la représentation de leur corps professionnel. Pour ce qui est des autres revendications, le directeur les a priés d'établir un rapport sur les conditions dans lesquelles ils exercent leur métier, et de soulever toutes leurs requêtes qu'il transmettra à la tutelle. En tout état de cause, cette action des médecins résidents, venue à l'impromptue, mais au même moment que le débrayage des paramédicaux du SAP, a certainement fait craindre le pire à la direction du CHU, qui ne pouvant accepter la paralysie totale de l'hôpital et une exacerbation des tensions et des grèves simultanées, a fini par lâcher du lest et dégoupiller une situation qui risquait de devenir explosive.