Benaïssa Sakraoui, le milieu de terrain de Hamra Annaba jusqu'en 1969, celui qu'on surnommait le feu follet, fait depuis hier l'actualité locale. Il est cité à l'honneur par tous les sportifs de la wilaya de Annaba qui ont organisé son jubilé ce 20 avril. L'événement coïncide avec son 70e anniversaire. Ceux qui ont vu jouer Sakraoui savent qu'à l'époque où il hantait les terrains de football avec le n°10 sur le dos, son dribble magique et sa vitesse balle au pied avaient renversé pas mal de situations à l'avantage de son équipe, l'USM Annaba. Au hasard des conversations entre Bônois, on découvre quelques instants de sa vie en collectivité dans le monde du football local jusqu'en 1969. Dans le quotidien, il devenait l'homme à l'avis éclairé, celui qui tranche et qui aime constamment se démarquer. Est-il encore besoin d'insister sur la vie de footballeur que fut Benaïssa Sakraoui ? D'autres aspirations n'ont fait que muscler davantage l'image d'un sportif qui a beaucoup donné au football sans rien prendre. En l'écoutant ce jeune de 70 ans aime toujours revenir sur des souvenirs qui l'ont marqué. Il revoit ainsi ses premiers pas dans le football en 1952 alors qu'il était cadet 1re année. Il se revoit faire comme les grands de l'époque, lever la coupe qui lui a été décernée comme meilleur cadet du tournoi des jeunes footballeurs pour la région de Bône. Au lendemain de l'interdiction du FLN aux joueurs algériens de pratiquer le football, il se rendit en France. Après bien des péripéties dont celles vécues à Perpignan équipe du championnat français de 2e division, il revint à l'AS Bône puis à l'USM Annaba en 1962. Une année après, au même titre que ses autres partenaires, il inscrira son nom en lettres d'or sur la liste des champions d'Algérie sous les couleurs de l'USM Annaba. Tous ces moments clés ont dessiné cette vie limpide de footballeur que l'on sait tourmentée. Des tourments, cependant dilués à mesure qu'il a appris à vivre avec les autres, à mesure que son orgueil et sa timidité s'évanouissaient grâce à cette ouverture d'esprit que tous ces événements avaient su provoquer. Si l'on peut dire qu'un homme commence à vivre à 70 ans, cela s'appliquerait à Sakraoui. Lui qui a tenu à préciser : « Je n'ai pas l'impression d'avoir cet âge ». Car, chez Sakraoui, il y a eu et il y aura toujours ces résurgences de footballeur qui le maintiennent au contact du football et de la jeunesse.