Le mois de novembre qui s'achève a été riche en événements préjudiciables à la pratique sportive à Annaba. Le premier est matérialisé par le départ du directeur des sports de la wilaya. Nul ne sait, y compris ses proches collaborateurs, s'il s'agit d'un abandon de poste, d'une démission ou d'une mutation. Depuis, cette institution censée développer le sport local est livrée à elle-même. « En l'absence d'un directeur, notre structure est vouée à l'anarchie. A un degré moindre, elle vivait déjà cette situation les cinq précédentes années car ses cadres et ses responsables étaient méprisés par les autorités locales. » Tel est l'avis unanime qui s'est dégagé à l'écoute des propos de plusieurs cadres et agents de cette direction. Son entrée poussiéreuse et sale, barrée par une clôture digne d'un bidonville, est révélatrice de l'état des lieux et des mentalités. Il y a la situation du Centre régional d'éducation sportive (Creps) de Seraïdi qui fait aussi l'événement. Au vu et su des autorités locales, l'infrastructure s'est transformée en un bidonville. Quelques jours auparavant, ce Creps avait fait l'objet de travaux de réfection dans le cadre d'une première tranche de réhabilitation. Des centaines de millions de dinars ont été dépensés pour que cette infrastructure soit livrée à l'incurie, au pillage et au vol. Pourtant, combien de médaillés d'or dans les compétitions internationales et combien d'équipes nationales et étrangères dans différentes disciplines sont passés par ce Creps. Les multiples vols par effraction des locaux des ligues à la cité FLN forment le troisième événement. Leurs équipements informatiques disparus, ces ligues n'ont plus un rond pour en acquérir d'autres. D'ailleurs, elles n'ont presque plus de clubs à gérer et des licences à établir aux athlètes. Au même titre que le SRA, l'USMAn, El Hadjar, la JBAC... Hamra Annaba, le prestigieux club des Boufermes, Attoui, Bentahar, Bouden, Hadjou, Farhi et beaucoup d'autres noms, se lamente aussi. Ce club de la ville présidé par Abdelkader Boufermès « Kako », digne héritier du père décédé à la fin de cet été, est certainement le plus important. Lors de son discours fait à l'occasion de la réouverture du stade mythique Abdelkader Chabou, vendredi, le président de Hamra a soulevé le sempiternel problème financier. Ce ne fut donc pas pour lui une grosse surprise lorsque, à la fin de la rencontre, ses invités et non moins jeunots de l'Olympic El Oued du haut de leurs 19 ans, sont venus battre 2-0 son équipe. La fête ainsi gâchée sur cette belle pelouse du stade Chabou foulée pour la première fois depuis des années a laissé comme un goût d'amertume dans le milieu des supporters et dirigeants du Hamra. Tous s'y attendaient du reste à la vue de cette équipe de Hamra ressemblant à une équipe de jubilé. Il y a enfin la désinformation qui circule à propos d'une affaire de recettes qu'aurait réalisées l'USM Annaba depuis 1999. Pour ses auteurs, les 25% de ces recettes auraient été détournés. Selon Abdenour Meribout, le président de ce club, il s'agit d'une désinformation fruit des cogitations des irascibles adversaires de l'USM Annaba. « Ce n'est ni plus ni moins qu'une autre tentative de déstabilisation tendant à anéantir notre club. S'ils ont des preuves de ce qu'ils avancent, il y a la justice. C'est-à-dire, faire comme moi quand ils m'ont diffamé. J'ai saisi la justice pour leur demander de prouver leurs écrits diffamatoires sur ce prétendu détournement de 25% des recettes. » Dire que le sport à Annaba est dans une situation dramatique ne serait pas exagéré. Des ligues ont fermé leurs portes faute d'associations et d'athlètes, d'autres végètent en dépensant les subventions dans le paiement d'un secrétariat de ligue inutile et des projets utopiques. La plupart des infrastructures sportives sont dans un état lamentable. Celles opérationnelles sont occupées par des familles sinistrées.