Le président de la République se porte bien. Il est en bonne santé et par là même nous lui souhaitons longue vie. » C'est la réponse donnée par le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, à une question sur l'état de santé du chef de l'Etat, et ce, lors de son passage samedi soir au forum de l'ENTV. Voulant en savoir plus sur le sujet pour mettre fin aux multiples spéculations, M. Belkhadem a cette réponse évasive : « Je ne suis pas médecin pour donner de plus amples détails sur la maladie du Président ! » Se prêtant au jeu des questions-réponses, M. Belkhadem a tenu à indiquer que « dans la maison FLN il n'y a ni contestation ni mouvement de redressement ». Cela bien que la réalité du terrain soit tout autre ! L'invité de la Télévision nationale fera remarquer que sur les 4800 candidats qui ont postulé pour porter les couleurs du FLN aux législatives, seulement 400 ont été retenus. « Le choix était difficile, ce qui a fait inévitablement des mécontents. Toutefois, les contestataires ne sont pas nombreux, ce qui implique qu'ils ne peuvent pas perturber le bon fonctionnement de notre formation », dira-t-il en précisant que 13% des candidats FLN étaient des femmes, 13% aussi avaient moins de 40 ans, que la majorité avait un âge compris entre 40 et 50 ans et que 75% d'entre eux avaient un niveau universitaire. Commentant les pronostics établis par ses partenaires de l'alliance, en l'occurrence le RND et le MSP, le chef de file du FLN dira avec un large sourire que sa formation remportera la majorité aux élections législatives du 17 mai, tout en insistant sur le fait que le jeu n'était pas fermé, arguant qu'il y a 24 partis en lice, en plus des listes des candidats indépendants. « Ce qui me réjouis c'est que les leaders des deux partis partenaires du FLN dans l'Alliance présidentielle nous concèdent la première place aux élections. C'est un aveu de leur part que le FLN est enraciné dans la société. » Restant dans le domaine des critiques, M. Belkhadem n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le patron de l'UDR qui a émis, la semaine dernière, une vive critique quant aux marches « non spontanées » organisées à travers le territoire national pour dénoncer le terrorisme. De prime abord, M. Belkhadem a insisté sur la nécessite du respect de l'éthique qui doit gouverner l'action politique. « Ce n'est pas de mes habitudes de répondre à mes détracteurs par des insultes, mais je dirai à ces chefs de parti qui tiennent leurs congrès dans des cabines téléphoniques et qui font dans la politique informelle qu'ils ne m'intéressent pas. Normalement, ils doivent s'atteler à décrocher un agrément avant de s'acharner sur les partis qui activent dans la légalité », a lancé le SG du FLN. M. Belkhadem a, en outre, regretté le boycott du FFS de ces joutes électorales, car il est convaincu que la participation des partis de l'opposition renforce la crédibilité du vote et le rôle du Parlement. Interrogé sur « l'ambiguïté » que pourrait créer la participation des ministres comme candidats aux élections, comme c'est le cas pour 15 têtes de liste FLN, M. Belkhadem a rétorqué qu'aucun texte de loi n'interdit cela. « Seuls les militaires et les juges ne peuvent pas se porter candidats aux élections », a-t-il précisé. Il a indiqué que dès le début de la campagne électorale, jeudi prochain, tous les ministres qui se présentent aux élections seront des candidats comme tous les autres et après les élections, ils auront à choisir entre le Parlement et le gouvernement. A propos du remaniement ministériel qu'il avait récemment souhaité mais qui n'est pas intervenu, il a rappelé que la décision dans ce domaine est du ressort du président de la République. « Peut-être a-t-il estimé que le moment n'est pas encore venu », a dit M. Belkhadem. A propos des attentats terroristes perpétrés le 11 avril à Alger, il a affirmé que la réconciliation nationale a permis le retour de la paix et de la sécurité dans le pays mais, a-t-il fait remarquer, il faut impérativement rester vigilant pour que les poches du terrorisme qui subsistent ne nous prennent pas par surprise. Par ailleurs, M. Belkhadem a qualifié d'inacceptable, d'immoral et de non diplomatique l'avis lancé par l'ambassade des Etats-Unis à Alger au lendemain des attentats, selon lequel d'autres attaques pourraient se produire dans la capitale dans des lieux précis. « De par le monde, nous n'avons jamais assisté à une telle pratique. Nous rejetons toute ingérence dans nos affaires internes. »