Une année après sa désignation à la tête du gouvernement, le SG du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem, a qualifié, lors de son passage, samedi soir, au Forum de l'ENTV, d'"excellent" le programme de soutien à la croissance économique du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, doté d'un budget de 150 milliards de dollars, sans toutefois donner une évaluation du travail de l'exécutif dans l'application de ce programme. Il serait utile de noter, dans ce contexte, que le président de la République avait émis des critiques quant à l'exécution de son programme par le gouvernement dont la majorité sont des ministres FLN. Il est à noter que les 15 ministres sont têtes de liste du parti de M. Belkahdem qui avait lui-même demandé un remaniement ministériel. "Je ne suis pas complètement satisfait des ministres de mon parti" a-t-il dit pour justifier cet état de fait. A propos du remaniement, il a réaffirmé que la décision revient au président de la République, tout en soulignant qu'il suppose que ce dernier estime que le moment n'est pas encore venu. M. Belkhadem a justifié les carences enregistrées dans le programme quinquennal par l'insuffisance du nombre d'entreprises nationales capables de réaliser des travaux d'envergure, ce qui a causé, selon lui, un retard dans le démarrage de certains chantiers. Le SG du FLN s'est félicité de la baisse du taux de chômage, qui est de "12% ou 13% actuellement". "Nous devons cependant reconditionner notre système de formation de façon à répondre aux besoins réels du marché, notamment dans les secteurs de l'agriculture et de l'habitat". En outre, il a défendu, la décision d'augmenter les salaires, décrite par son partenaire dans l'alliance présidentielle, le SG de RND, comme étant une décision populiste vu que certaines entreprises du secteur économique n'arrivent pas à appliquer les conventions de branches car elles font face à des problèmes financiers. M. Belkhadem soutiendra, malgré tout, que cette décision a permis d'augmenter le pouvoir d'achat des citoyens. Concernant, la confusion que pourrait créer la participation, comme candidats, des ministres aux élections, comme c'est le cas des 15 têtes de liste du FLN, M. Belkhadem a rétorqué que "rien dans la loi ne l'interdit". "Seuls les militaires et les juges ne peuvent pas se porter candidats", a-t-il précisé. Il a indiqué que dès le début de la campagne électorale, jeudi prochain, "tous les ministres qui se présentent aux élections seront des candidats comme tous les autres et après les élections, ils auront à choisir entre le Parlement et le gouvernement". L'invité du forum de l'ENTV, a par ailleurs, affirmé que son parti "remportera la majorité" des sièges de l'Assemblée lors du scrutin de 17 mai, estimant que le "jeu n'est pas fermé". Il se réjouira du fait que les leaders du RND et du MSP concèdent à son parti la première place. En outre, il a regretté que le FFS boycotte ces élections car, pour lui la participation des partis de l'opposition renforce la crédibilité du vote et que "son rôle au Parlement est positif". Revenant sur le dossier de la corruption, il a insisté sur l'éthique qui doit gouverner l'action politique tout en précisant que la corruption politique existe là où se mélange argent et politique. "Nous avons été très réticents à accepter la candidature de ceux qui possèdent des fortunes, de manière à ne pas altérer la mission politique des futurs députés. Les candidats qui seront élus seront tenus de déclarer leur patrimoine ", a-t-il dit. Pour ce qui est des attentats du 11 avril, le SG du FLN a appelé à la vigilance pour que "les poches du terrorisme qui subsistent ne nous prennent pas par surprise". Il a, par ailleurs, qualifié d'"inacceptable, immoral et non diplomatique" l'avis lancé par l'ambassade des Etats-Unis à Alger au lendemain des attentats, selon lequel d'autres attaques pourraient se produire dans la capitale dans des lieux précis. "Ils auraient dû prévoir qu'un crime allait être commis au sein de l'université de virginie", a-t-il indiqué avant d'ajouter que "ce genre d'agissements est du jamais vu et nous rejetons toute ingérence dans nos affaires internes". Sur les élections présidentielles en France, M. Belkhadem a dénoncé l'évocation, par les partis de la droite française, de la "réhabilitation de l'OAS" et d'ajouter que pour lui que ce soit "la droite ou la gauche qui gagne, cela ne change rien".