A son arrivée dans la salle de conférence de l'hôtel Saint Georges à Alger, dans la soirée de samedi dernier, Takfarinas est jubilatoire. Il se lance à l'assaut du micro pour dire déjà son bonheur d'être revenu en Algérie après quatorze ans d'absence. Et quel retour ! quatre albums, pas moins, dont la sortie international, le 2 novembre prochain, sera assurée en Algérie par l'alliance Izem Edition et Universal Disc. Dans l'extrait vidéo qui compile les séances d'enregistrement en studio en France, Takfarinas montre sa ferveur pour sa musique, presque une religion, et passe en revue les musiciens et chanteurs qui ont porté leurs griffes sur le produit. L'artiste a choisi pour cette sortie de faire Honneurs aux dames, intitulé du premier des quatre albums en course, titre qu'il interprète avec la rappeuse Sté Strausz. Les duos ne sont d'ailleurs pas une exception dans cette foire des genres où se chevauchent un rock qui bastonne et rap (même chinois) sous la férule déluré et enfantine d'un musicien qui, la mendoline sous le bras, ne se connaît plus de limites. Thajmilte i thlawine, Chouf chouf et Hommage aux martyrs du printemps noir sont les titres des opus suivant de cette injection massive de Takfarinas. On retrouve dans la distribution musicale des noms et des formations comme Mokhtar Samba, Michel Alibo, Karim Ziad, les cordes de l'Orchestre royal du Maroc, Norbert Krief et d'autres. La « Yal » sa marque de fabrique, un nom qu'il a mis sur sa musique pour la définir vis-à-vis des festivals internationaux, est un label-genre dans lequel Tak case indifféremment Aït Menguelet et Idir. L'artiste caméléon a troqué sa toque et ses chemises à paillettes pour un look plus sobre, jouant sur une coupe de cheveux de play-boys des plages. Si pour lui « la musique est la fenêtre par laquelle on entrevoit le bonheur », son regard vers l'Algérie, est une fenêtre que dessine l'Unique. « Quand je regarde dans quelles conditions les artistes passent à la télévision algérienne, je suis triste, très triste. L'Algérie n'est pas un pays riche, c'est un pays très riche. Il y a les moyens de préserver cette musique », lance-t-il. La première sortie publique de Tak, bien que réalisée en Algérie, sera poursuivie en France. Du 8 au 11 décembre prochain, le chanteur est à l'affiche du Cabaret sauvage à Paris, lieu vogue de la capitale française. Des concerts en Algérie ? « Je l'espère franchement, on va faire exploser l'Algérie... musicalement, je veux dire ». Mais ce qui semble être plus du domaine de l'acquis, c'est plutôt une tournée internationale qui le mènera en Chine. Takfarinas se réjouit déjà du nombre d'acheteurs potentiels de ses disques dans ce pays à la démographie record. Takfarinas éditions Izem Honneur aux dames Hommage aux martyrs du printemps noir, Chouf choufs Tagmilt i tlawin 150 DA/CD