Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général de l'instance exécutive du vieux parti, a indiqué hier en réaction à la campagne de déstabilisation qui vise son parti que «tous les membres de l'instance exécutive savent que le FLN a retrouvé sa capacité de mobilisation, c'est pour cela qu'il est visé par ceux qui ont intérêt à ce qu'il ne soit pas la première force politique du pays, et qu'il ne soit pas une force de proposition». Lors d'une conférence de presse tenue au siège national du parti, Belkhadem, qui s'abstiendra de divulguer les noms des auteurs de cette cabale, a ajouté : «Nous sommes pacifistes, mais celui qui veut la guerre, il l'aura et il n'est pas question de lui tendre l'autre joue.» Pour ce qui est de la situation interne du parti, Abdelaziz Belkhadem a, de prime abord, livré le calendrier politique du FLN qui s'étend jusqu'à la fin de l'année, marqué par des haltes importantes, notamment les élections pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, et le 9ème congrès. Il fera état, en ce sens, de la réunion, mercredi prochain, avec les structures du Parlement, notamment avec le chef du groupe parlementaire qui est aussi le président de la commission des élus. S'ensuivra, jeudi, une rencontre avec les élus de quatre wilayas, à Bordj Bou Arréridj, à laquelle succéderont d'autres avec des groupes d'élus. Le jeudi suivant se tiendra l'université d'été qui sera dédiée au thème de la jeunesse. Auparavant, le parti aura installé la commission de préparation du congrès durant le mois en cours. Le 22 juin, le FLN se réunira avec les autres partis de l'Alliance au siège du MSP pour procéder à la remise de la présidence tournante. Des discussions auront lieu, entre-temps, pour étudier la proposition de la tenir entre le 22 et le 25 juin. A la fin d'octobre, le parti aura atteint la phase des projets préliminaires de la commission de préparation du congrès. Un travail parallèle sera mené par la commission nationale avec les commissions des mouhafadhas, avant que les projets de textes soient soumis à la base. Aussi, le FLN escompte en finir avec les questions organiques en suspens dans 9 commissions transitoires, avec l'organisation d'élections avant le mois de juillet, qui toucheront les membres des kasmas et des mouhafadhas, en plus des 2 mouhafadhas où il y a lieu de refaire les assemblées générales pour élire les bureaux, d'après Belkhadem. En parlant du prochain congrès, dont la date n'a pas encore été précisée, mais qui doit se tenir durant le premier trimestre de 2010, Belkhadem soutiendra qu'il sera «souverain», en ce sens qu'il décidera de la future direction du parti. «Nous voudrions une épaisseur idéologique, afin d'actualiser la littérature idéologique du parti», a-t-il souligné en expliquant qu'il s'agit de s'adapter à la conjoncture nouvelle du pays. Economie de marché ou économie sociale de marché ? Quel est le rôle de l'Etat dans la protection sociale ? C'est à ces questions que nos militants doivent répondre, dira Belkhadem. Tout en exprimant une position favorable du parti à l'égard de la révision profonde de la Constitution, il a mis en exergue la nécessité de répondre à la question du devenir institutionnel du pays. Selon lui, le FLN doit avoir des réponses au sujet de nombreuses questions, entre autres, la motion de censure au Parlement, la déclaration de politique générale, la pression fiscale, le projet de société. «Il n'y aura de changement que suivant la volonté de celui qui voudra le changement», a souligné en outre, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN. D'autre part, en réponse à une interrogation sur l'amnistie générale, Belkhadem a, en rappelant que «la réconciliation nationale est une opération éminemment politique», précisé que «l'objectif politique de cette opération a été atteint». Et, «si cela n'a pas été atteint et nécessite d'autres mesures à même de d'éteindre le feu de la fitna mais qui ne sont pas citées dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le FLN n'est pas contre ces mesures, à charge pour le peuple de démontrer son adhésion». Le FLN insiste toujours pour que la France officielle s'excuse pour les crimes commis par la France coloniale, a déclaré Belkhadem, précisant que «nous ne sommes pas contre le peuple français. Les peuples algériens et français doivent bâtir des relations basées sur l'indépendance de chacun, la souveraineté de chacun et les intérêts communs». Aussi, en ce qui concerne la polémique née des déclarations d'Abdelaziz Ziari, lors de sa visite en France, le secrétaire général du FLN a expliqué que le président de l'APN est membre de la direction du FLN, qui, en tant que parti, ne cesse de demander à la France de faire acte de repentance. «Il ne peut sortir donc de ce cadre», a-t-il affirmé. Abdelaziz Belkhadem a en outre réaffirmé la condamnation par le parti de tout acte terroriste, en réaction à l'exécution de l'otage britannique par des terroristes au Mali, ajoutant que «rien ne justifie un tel acte, qu'il soit dirigé contre des nationaux ou des étrangers». A. R. «L'état de santé du Président est bon» À la question relative aux informations publiées par un journal suisse, Belkhadem a tout d'abord répliqué : «Je ne suis pas le médecin du Président», avant d'indiquer que «l'état de santé du Président est bon». Il a estimé en outre que «chacun de nous est confronté à la maladie, et qu'il n'y pas de quoi en faire une question politique».
