Dilemme n Le transport urbain connaît une grande anarchie, mais la tutelle n?entend pas mettre à l?arrêt des engins qui, même vétustes, rendent un grand service à la population. L?aveu de Mohamed Meghlaoui, ministre du Transport, est éloquent lorsqu?il parle du chaos du transport urbain, causé essentiellement pas les bus appartenant au secteur privé. Même vétustes, ces bus représentent, selon le ministre, 100 000 places/jour, rien que pour les métropoles que sont Alger et Oran, pour ne citer que les villes où le trafic routier est asphyxié par la présence d?engins destinés au transport en commun et dont l?âge dépasse largement les 20 ans avec tout ce que cela induit comme désagréments au quotidien. Prenant comme exemple de gabegie Alger, le ministre a avoué que la «capitale a un déficit de plus de 40 000 places de stationnement. Un problème qu?il est impératif de régler par un travail multi-sectoriel», proposant même de revoir l?hypercentralité de la capitale. L?invité du forum de l?Entv est venu, hier, retracer les grandes lignes de la stratégie de son département qui va en droite ligne avec les grands chantiers de l?essor économique dont l?achèvement est prévu à l?horizon 2009. Il a d?emblée martelé que le secteur aérien et ferroviaire ne sera pas ouvert au secteur privé, du moins pas dans l?immédiat. «Nous n?allons pas commettre les erreurs du passé. Nous avons constaté les problèmes causés par le transport urbain. Nous n?allons pas les reconduire avec Air Algérie et la Sntf», a-t-il évoqué. Ainsi donc, la Sntf restera seule sur les rails et plusieurs centaines de kilomètres supplémentaires seront réalisés dans les années à venir dont le très stratégique Tindouf-Gara Djebilet qui permettra le désenclavement de la région connue pour son minerai de fer. Toujours au sujet du rail, le ministre a déclaré que la Sntf, qui est en train de renouveler son parc vétuste, va disposer au courant de l?année 2007, de 47 locomotives, fruit de négociations poussées avec des partenaires canadiens et espagnols. Le montant alloué au rail est de quelque 500 milliards de dinars pour la modernisation du secteur ferroviaire avec une électrification accrue des lignes pour une rentabilité meilleure. Au sujet du métro, qui ne voit toujours pas le bout du tunnel, le ministre a donné rendez-vous pour septembre 2008. «Le métro sera opérationnel en septembre 2008», a-t-il déclaré sans d?autres détails. Outre le métro, il a évoqué la mise sur les rails du tramway à Alger, Oran et Constantine. Date de livraison mai 2007 pour les trois chantiers.