Le rendez-vous électoral pour les législatives aura lieu dans moins d'un mois. Les Algériens qui seront convoqués à cette consultation iront-ils vraiment avec leur voix pour les urnes ? Tout semble se passer en tout cas à présent comme s'ils n'étaient pas concernés. Pourtant, ils iront quand même voter si l'on se base sur les résultats des précédentes consultations électorales où furent enregistrés, dans les cas les plus pessimistes, une participation plus au moins satisfaisante pour les officiels. L'enjeu de l'abstention n'apparaît pas, en effet, si stratégique que cela, en tout cas pas déterminant. Ce qui le serait par contre, ce sont tous les « sans-voix » qui, pendant que le pays s'affaire à préparer le vote, sont aujourd'hui encore dans l'attente de l'aboutissement des projets de toutes sortes, qu'ils soient d'ordre social, économique ou politique. En effet, les sans voix sont tous ceux-là qui n'ont pas accès à la vérification de l'information sur le déroulement des projets multiples, leur évolution et leur réalisation dont la finalité doit permette une amélioration perceptible des conditions de vie du citoyen. Mais ce sont aussi ceux-là mêmes qui n'espèrent même pas saisir comme opportunité l'échéance électorale en question pour faire entendre justement leur voix sur tous les travers qui caractérisent la conduite des affaires du pays. Qu'il s'agisse des questions sociales, comme le travail et l'emploi, du destin économique de la nation, dont on entrevoit que des actions éparses incapables de surmonter la fatalité de dépendance des revenus pétroliers, ou de l'avenir politique dont on demande qu'à voir si l'Algérie a vocation d'être un pays de tourisme ou un pays de terrorisme. Il est difficile en effet d'imaginer une élection au sens d'une consultation des électeurs sur les choix programmatiques ou même des candidats en l'absence d'un débat contradictoire, de vie politique au long cours, somme toute normale. Comment est-ce qu'un parti politique qui est dans la course peut-il se prévaloir de ses propres arguments par opposition à son concurrent lorsqu'ils sont tous inspirés par le même chef d'orchestre, à savoir le programme du président Bouteflika. Ce constat s'applique aux trois acteurs de l'Alliance présidentielle qui n'ont de mieux à faire que de relayer chacun la partition. D'où la question de savoir jusqu'où ces acteurs vont-ils aller puiser dans leurs programmes respectifs ne serait-ce que pour faire vivre leur identité partisane, et au-delà leur propre choix, sur des questions restées sans réponse durant les législatures précédentes ? L'ambiance monocorde qu'on connaît à ces élections préfigure du rôle à attendre de la prochaine assemblée.