Après les récentes découvertes des cultures d'opium à Adrar, la société civile monte au créneau et compte s'organiser pour s'ériger en muraille face à ce nouveau phénomène qui s'installe dans cette région du Sud. Les deux importantes et récentes découvertes de grandes quantités de produits narcotiques et celle des espaces de culture de stupéfiants, par la sûreté nationale et la gendarmerie, en moins d'une semaine, a suscité une vive réaction de la population et de certaines associations d'influence locale, telle que l'association de la protection des consommateurs, des représentants de la ligue des droits de l'homme, de la protection de l'enfance... Ces dernières, selon une source crédible, comptent saisir l'opportunité du prochain séminaire sur la délinquance juvénile, qui sera organisé par la direction de l'Action sociale le 30 avril, avec comme thème « SOS Enfants », pour s'organiser et s'ériger en muraille face à ce nouveau phénomène qui s'installe dans la région. Pour rappel, la police a pu saisir, dans un jardin domestique, à Ogguedim, 279 plants d'opium, 158 capsules d'opium (hamra), 440 plants et 1,140 Kg de cannabis. La gendarmerie, de son côté, a découvert 10 surfaces de terrains de 15 ha, implantées sur des dunes de sable du Grand Erg Occidental, à 5 km de la localité de Yahia Oudriss (Talmine), d'où elle a récupéré plus de 8 000 plants d'opium, 4 autres quintaux entreposés dans des caisses et plus de 4 300 plants de cannabis. Ce jeudi encore a été marqué par la découverte d'un autre champ de stupéfiants, plus en profondeur dans les dunes, à environ 15 km de Yahia Oudriss, où 66 000 plants d'opium, 500 plants d'opium séché et 540 plants de cannabis ont été saisis et incinérés sur les lieux, en présence du procureur de la République de Timimoun. En effet, dans cette partie du territoire national, depuis la nuit des temps, certains petits cultivateurs se réservaient quelques mètres carrés de leurs parcelles destinées à la culture maraîchère, pour assurer leur alimentation et profiter pour cultiver quelques quantités « négligeables » de haschich en général pour leur propre consommation. Fléau Il est connu que les locataires des zones reculées et enclavées, où l'oisiveté est catalysée par ce facteur de l'isolement, se rabattent sur la consommation des drogues et par maque d'existence de marché, la culture de ce produit reste la principale source d'approvisionnement. Cependant, ces derniers temps, ce fléau semble passer à une vitesse supérieure, tant sur la quantité et les importants espaces exploités, atteignant près de 20 hectares de superficies, que sur la variété. C'est vrai que c'est la première fois dans les annales de cette région qu'on découvre la culture du pavot (capsules d'opium). Selon les connaisseurs en la matière, on trouve ce genre de drogue notamment en Amérique Latine et en Asie. Certains observateurs lient la récente production de drogue en Algérie à la situation des frontières qui deviennent de plus en plus étanches pour les trafiquants. La surveillance très serrée des frontières contre le passage clandestin des armes a affecté positivement le réseau international de la drogue. Le Sahara serait élu par le cartel de la drogue comme terre d'asile de cette culture de la mort.