La commission mixte de recours auprès de la Cour suprême a décidé d'alléger les sanctions prononcées par le Conseil de l'ordre des avocats de la région de Annaba à l'encontre de dix avocats. Il leur était reproché des griefs allant dans le sens de l'atteinte à l'éthique et la déontologie dont des honoraires plus qu'exagérés et l'utilisation à des fins personnelles des droits des justiciables. Il faut dire que les membres du Conseil de l'ordre des avocats de Annaba ont fait ce que nul autre barreau du pays n'a fait. Il fallait qu'il le fasse car dans le milieu de cette noble profession, la vénalité est devenue de plus en plus apparente. Le déclin du respect de la chose de droit ou encore le syndrome de l'argent s'étaient transformés en un quotidien que vivaient les justiciables. Les causes généralement invoquées par leurs pairs, les intellectuels, les universitaires, les journalistes stigmatisent un déclin réel de la moralité d'une minorité d'avocats. Dans son programme d'action à la veille de leur élection au barreau, les membres de l'actuel Conseil de l'Ordre, s'étaient promis de mettre fin à cette immoralité. Eradiquer le climat de vaste suspicion qui frappe leur profession, figure également au programme de leurs actions. « Avec à sa tête Me Nedjoua, le barreau a décidé de procéder à une opération de nettoyage de ses rangs. Nos portes sont ouvertes à tous, y compris aux justiciables pour faire état de tout dépassement dont ils auraient été victimes », a affirmé Me Amara Abderahamne. Fort de la mobilisation des avocats, le barreau de Annaba a mené une action jusqu'au bout. La minorité d'avocats « ripoux » a été décimée par une « mise en examen », suivie de sanctions de suspension jusqu'à 3 ans de toute activité au barreau. C'est dire que désormais, porter la toge noire et l'écharpe blanche, symboles de la rigueur et de la pureté, n'est plus une fin en soi au barreau de Annaba. La profusion d'affaires et le regain de vitalité des cabinets d'avocats témoignent de la bonne santé de la défense.