La résorption de l'habitat précaire à Haï Bouamama, à l'ouest d'Oran, risque d'être compromise et le programme abandonné, a déclaré à la rédaction locale un groupe d'entrepreneurs qui ont à la charge ce projet depuis quelques années. Certains disent avoir dû déposer la clé sous le paillasson et être endettés jusqu'au cou. Ils interpellent le ministre de tutelle et le wali pour trouver une solution à leur problème. En attendant, les entrepreneurs envisagent de saisir l'ensemble des intervenants dans ce programme avant que la justice ne soit sollicitée. Ces derniers, disent-ils, ont mobilisé toutes leurs ressources et les moyens financiers pour la concrétisation de ce programme initié depuis 1999 par la Banque Mondiale pour l'éradication de l'habitat précaire, avec le concours du gouvernement algérien. Ils ne savent plus où mettre la tête, ni à quel saint se vouer pour résoudre les problèmes et les difficultés rencontrées sur le terrain. « Au début, nous nous sommes portés volontaires pour ce projet alors que d'autres avaient opté pour des programmes de logements plus lucratifs. Malgré la hausse des prix des matériaux de construction et l'augmentation des charges salariales, nous avons tenu nos promesses et sommes restés fidèles à notre ligne de conduite, sachant d'avance l'intérêt qu'avait accordé l'Etat à ce programme de résorption de l'habitat précaire afin de permettre aux citoyens d'occuper des logements décents. Malgré notre bonne volonté et au fil des ans, nous nous retrouvons victimes de l'incohérence d'un système mal conçu », déplorent-ils. Il en est ainsi, indiquent-ils, pour l'encaissement de leurs situations. Ils se retrouvent, selon eux, dans l'obligation d'effectuer un véritable parcours du combattant et attendre parfois plusieurs mois pour pouvoir percevoir les sommes d'argent déjà investies. Au lieu d'une seule structure, expliquent-ils, ils sont confrontés à une multitude d'intervenants et la cohérence d'ensemble se trouve, de ce fait, comprise. Ainsi, près d‘une vingtaine de personnes doivent procéder, selon eux, au contrôle ou à la certification d'un document, sans oublier le problème des indus occupants et des habitations en cours de rénovation.