Un grand nombre de citoyens, dont beaucoup de femmes, a tenu à investir la salle Hamlil de Jijel pour assister au meeting animé mercredi dernier par la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. La fille d'Acherar, dans la commune de Bordj T'Har, trahie au début par la qualité de la sonorisation, n'a pas dévié d'un iota des positions politiques et surtout économiques fortement établies au sein du PT. Louant la politique de réconciliation nationale, elle dira en revanche qu'« il reste encore à faire tant que le langage des armes ne s'est pas totalement tu ». Plus que jamais farouche opposante aux privatisations des entreprises publiques qu'elle appelle au contraire à renforcer, elle dénoncera « les énormes pressions extérieures » subies consécutivement aux crises qui ont secoué le pays. Cet interventionnisme, a-t-elle précisé, s'est vérifié par la mouture de la loi sur les hydrocarbures amendée suite aux protestations incessantes du PT, renforcées par une pétition de plus d'un million de signataires. « Mis à part nos élus, clamera-t-elle, tous les autres partis ont voté pour cette loi synonyme d'effondrement du pays. » Mme Hanoune soutient que l'essentiel de l'économie doit être géré par le secteur public, le privé jouant le rôle de complément. Sans répit, elle ne ménagera aucun effort pour réaffirmer son rejet de la politique prônée par M. Temmar « qui pousse au bradage des entreprises publiques en catimini », et de rejeter les privatisations programmées des banques publiques comme le CPA et la BDL. A cet effet, elle invitera les Algériens à dire non à cette politique, tout en appelant à plus de transparence, notamment dans l'octroi des aides agricoles qui, dira-t-elle « ne vont pas aux vrais agriculteurs ». Réitérant ses propositions pour un Smig de 25000 DA et une allocation chômage de 50% de ce dernier, ce qui permettra, selon elle, de connaître le nombre réel de chômeurs. Elle ne manquera pas aussi de décocher des flèches à l'adresse de Ouyahia, défenseur de la création d'universités privées et qui parle actuellement d'augmentation des salaires. La présidente du PT affirmera à propos des femmes qu'elles représentent 42% de l'ensemble des candidats ; la liste de Jijel en compte deux. Enfin, elle s'en prendra au député PT élu en 2002, exclu depuis du parti, car n'ayant pas respecté ses engagements envers celui-ci, et qui, ajoutera–t-elle, sera poursuivi en justice après le 17 mai.