La mouvance islamiste est pour la première fois représentée par cinq pôles, à Souk Ahras, pour les législatives. Ennahda qui a opté pour un homme d'affaires local mise encore sur son électorat traditionnel et quelques coalitions avec des corporations aux affinités avérées, telles que le secteur de l'éducation et les représentants de certaines professions libérales. El Islah, version redresseurs, cultive depuis peu un discours rassembleur avec en filigrane l'incontournable édification de l'Etat théocratique. Se frayer un chemin parmi les organes de décisions par le biais des urnes et un positionnement meilleur sur l'échiquier politique font déjà partie des projets immédiats de cette formation. Un enseignant du secondaire se présentera en concurrent en tête de liste des conservateurs secoués par un « putsch » dirigé contre les partisans de Djaballah. Pour ces deux partis, la commission de wilaya a pour rappel rejeté deux candidats militants de l'ex-FIS. La reconduction de l'actuel député A. Latifi est pour les militants du MSP synonyme de « stabilité » au sein du parti qui partage les mêmes ambitions avec comme mot d'ordre cette fois-ci « le changement dans la sérénité ». Façon de se réinscrire dans le sillage d'un « islamisme modéré » après les sorties médiatiques de Boudjerra en période de précampagne. Les tribus sont également appelées à la rescousse pour les joutes du 17 mai, et des sommes faramineuses sont investies dans la mobilisation des jeunes, les banderoles, les affiches, le transport des sympathisants lors des meetings et les gadgets et habits portant les couleurs des partis ou les numéros des listes de candidatures. La mouvance s'implique et s'y plaît, sans commentaire ni discours séditieux, sauf par rapport aux rivaux immédiats.