Dix travailleurs égyptiens exerçant pour une société égyptienne de droit algérien dénommée sarl Sama, société de montage électrique, se sont présentés dans la matinée d'hier à El Watan pour relater leur situation de misère dans laquelle ils sont confinés depuis que leur employeur a refusé de leur payer leurs salaires, après leur avoir retiré leurs passeports au lendemain de leur arrivée en Algérie le 5 février 2007. Ces travailleurs, recrutés en Egypte par un cadre de la société, Khaled Aouis Khaled, avec promesse de signature de contrat à leur arrivée en Algérie, se trouvent présentement en situation irrégulière, le visa étant arrivé à terme depuis plus d'un mois. Ils sont sans contrat ni salaire. Ils ont dénoncé avec virulence l'inconsistance de leur employeur, qui a refusé de prolonger la période pour la restauration et l'hébergement engendrant une situation de précarité. Face à cette situation, ces travailleurs ont déposé plainte auprès du procureur de la République près le tribunal de M'sila. Plainte qui a enclenché la procédure de leur procès pour des chefs d'inculpation contre le premier responsable de la sarl Sama pour recrutement d'étrangers sans obtention de permis de travail et contre les travailleurs pour situation irrégulière et activité sans permis de travail. L'affaire est pendante au niveau du tribunal de M'sila. Ces travailleurs égyptiens nous ont précisé qu'ils ne sont pas les premiers à avoir connu ce genre de situation. D'autres Egyptiens, nous a-t-on relaté, ont connu le même sort et sont rentrés chez eux avec des salaires dérisoires. Et l'un d'eux d'enchaîner : « Depuis notre mouvement de contestation, la société a procédé au recrutement à partir de l'Egypte de deux équipes de vingt personnes chacune pour parachever les travaux du projet montage de pylônes pour la ligne de haute tension Salah Bey-M'sila. » Le plus grave, c'est qu'au niveau de l'Inspection de travail de la wilaya, une procédure de réconciliation a été enclenchée entre le responsable de la société Sama et ces travailleurs, sans que cette inspection ne vérifie la régularité de leur situation vis-à-vis du code du travail à l'égard des étrangers, qui ont prouvé qu'ils étaient en porte-à-faux avec les textes réglementaires régissant l'emploi des étrangers. En tout cas, tout porte à croire qu'il y a des entités économiques légalement constituées qui organisent un flux migratoire, notamment à partir de l'Egypte et pratiquant le travail au noir sur fond d'exploitation sans que les institutions de contrôle n'interfèrent.