Le tiers est alloué aux crédits pour l'acquisition de véhicules, le restant pour le crédit immobilier. Le crédit aux particuliers a atteint la somme de 200 milliards de DA, soit 10% du portefeuille global estimé à plus de 2 100 milliards de DA. Les banques et établissements financiers financent essentiellement donc l'activité des entreprises. Ce sont, toutefois, des milliers de citoyens qui recourent aux crédits particuliers (immobilier et consommation). Les deux tiers des prêts accordés aux clients sont liés à l'immobilier sur une période de 10 ans, 20 ans, voire 30 ans. Le tiers restant représente des crédits véhicules, de biens mobiliers et personnels. Le crédit à la consommation représente plus de 4% de la totalité du portefeuille. C'est un segment naissant dans le marché de crédit qui prend de l'expansion. Néanmoins, il y a des précautions à prendre, souligne Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), pour éviter l'engrenage du surendettement. Chaque banque, qui accorde un crédit, établit à son niveau une centrale interne de risques. Tout établissement financier prêteur demande systématiquement aux demandeurs de crédit, une déclaration des prêts dont ils ont déjà bénéficié. “Les créances non performantes des banques sur les crédits à la consommation sont loin derrière les crédits impayés des entreprises”, indique M. Benkhalfa. En termes plus clairs, les impayés, selon lui, ne sont, pas importants. À ce propos, la Banque d'Algérie va créer, vers la fin de l'année en cours au plus tard début 2009, une centrale de risques qui rassemblera l'ensemble des données sur tous les crédits octroyés par les banques et les établissements financiers. Les pouvoirs publics et la corporation réfléchissent sur les aspects réglementaires et juridiques pour mettre en place un dispositif dans ce sens. Il s'agit d'un certain nombre de dispositions liées à l'information, aux conditions du contrat établi entre le prêteur et l'emprunteur, les questions de rétraction (quand un client entame un crédit et puis il s'arrête), modalités de gestion des impayés, niveau des taux d'intérêt. “À ce stade, le phénomène du surendettement est assez maîtrisé aussi bien au niveau des banques que dans l'interbancaire”, avoue le délégué général de l'Abef sur les ondes de la radio Chaîne III. Parmi les recommandations qui ont sanctionné les travaux de la journée d'étude sur le financement de l'économie organisée récemment par le ministère des finances avec les P-DG des banques, on note, pour rappel, une révision du système d'aide au logement, le développement du logement locatif privé aidé et la mise en place en urgence d'une centrale des risques des ménages accompagnée d'une législation qui réglemente le niveau d'endettement de ces derniers. Il a été recommandé également l'amélioration de l'offre en logements à travers l'émergence d'un marché primaire moyennant des incitations fiscales. Cela passe par la mise en application de mesures de facilitation des procédures d'octroi de permis de construire et de titres de propriété pour l'accès aux crédits hypothécaires. Badreddine KHRIS