Zahraoui Mohamed, 67 ans, DEC de 1996 à 1997, élu maire de Béni Saf en 2002, est mort. La nouvelle est venue de France, pays où il s'était rendu il y a quatre semaines pour se soigner. C'est à l'hôpital qu'il a rendu l'âme, mais selon son entourage, c'est certainement moins la bénigne opération qu'il a subie qui la emporté, que le harassant mandat de cinq années qu'il s'apprêtait à achever en octobre prochain. Et à la veille d'une élection législative comme à l'heure où la classe politique a perdu de sa légitimité et où les élus se sont discrédités pour leurs turpitudes, il n'est pas sans intérêt de signaler l'exemple d'un homme qui fut dévoué au bien de la collectivité. A cet égard, Bounouar, comme l'appelait tout un chacun de son surnom, mérite que nous lui accordions plus que quelques lignes. Il a eu le mérite d'avoir eu une haute idée de sa mission, la postérité gardera également de lui le souvenir d'un homme qui eut une certaine idée de son coin de pays. Homme de caractère, il a mis toute sa hargne à relever le défi d'une fructueuse gestion de la cité, en particulier pour disqualifier ses adversaires qui n'ont reculé devant aucun moyen pour lui porter l'estocade. Et parce qu'homme d'une rare intégrité et qu'il ne pouvait être attaqué sur ce terrain, il subira l'outrage de médisances et d'un dénigrement sans fondements. Il en fut déçu mais pas aigri. Il ne dut, à un moment, la survie de la municipalité qu'au soutien des autorités de wilaya. Grâce à cela, il a réussi à faire un considérable bond en avant à sa ville en matière de développement. Homme de caractère, il n'était pas toujours compris même par ses soutiens. Ses coups de gueule n'étaient pas rares, en particulier contre « la désinvolture » de quelques membres de l'exécutif dans l'aboutissement de certains dossiers. Il voulait que son bilan témoigne de la réalité de son action, un bilan qu'il était d'ailleurs le seul élu de la wilaya à livrer publiquement chaque année, à date fixe. Le dernier qu'il a présenté date d'octobre 2006. Il comptabilise les programmes d'investissement dégagés par l'Etat au titre du sectoriel (PSD) et gérés par la wilaya, les programmes réalisés au titre des plans communaux de développement (PCD), financés également par l'Etat mais gérés par la commue. Enfin, il y a l'investissement consenti sur fonds propres de la commune. Ainsi, il ressort que les programmes d'équipements, tous programmes confondus, d'octobre 2002 à octobre 2006, se montent à 1 779 553 703DA. Dans le décompte, les travaux publics ont décroché la part du lion avec 72% du total, l'urbanisme (17,5%) et l'hydraulique (6%), le reste ayant été consommé par diverses opérations. Cependant, l'indice le plus révélateur dans la gestion des affaires de la commune se situe dans l'examen du budget communal. A cet égard, il apparaît qu'au 10 octobre 2002, son montant s'élevait à 261 781 148DA, allant pour moitié pour les sections équipement et fonctionnement. Mais ce budget était grevé d'une dette de 94 195 232DA. Cette créance a été non seulement réglée durant les exercices 2003 et 2004 mais encore, le budget s'est étoffé pour atteindre 359 217 198DA (+ 37%) dont 60% profitent avantageusement à l'équipement. Par ailleurs, le récapitulatif des projets autofinancés (236 445 320DA) depuis 2002 à 2006, révèle que le raccordement en gaz de ville au profit de 3 773 foyers a consommé 32% alors que l'aménagement urbain a bénéficié de 26%. On relèvera, fait notable, que la masse salariale ne pèse pas du poids écrasant qu'elle exerce sur les budgets des autres communes de la wilaya. En effet, la charge du personnel qui, en 2002 (236 salariés), consommait 45% du budget (42 861 07DA), ne représente que 32% pour 216 employés (47 086 028DA). Enfin, tout récemment, pour avoir informatisé son Etat-civil, Béni Saf est devenue la première ville de la wilaya à délivrer par ordinateur les actes d'état civil.