Y a-t-il eu une erreur d'appréciation médicale et négligence dans le cas du jeune Nabil Idir, 26 ans, décédé le 10 octobre des suites des complications survenues après un accident de voiture et après avoir été confié au circuit médical ? La famille du défunt est en tout cas persuadée que son fils a été victime de négligence, elle a déposé plainte contre le chirurgien qui devait l'opérer. Ce que retiennent en substance les membres de la famille Idir, c'est le fait que l'orthopédiste de garde à l'hôpital Khellil Amrane de Béjaïa, vers lequel le blessé avait été évacué le 6 octobre après son accident, a d'abord fait un diagnostic plutôt rassurant sur le cas du patient, puis choisi d'orienter tout le mode vers une clinique privée, pour des soins plus fiables et une meilleure prise en charge de l'intervention chirurgicale qu'il allait lui-même effectuer sur le blessé. Dr Menzou défend, quant à lui, une autre version des faits. « Des infirmiers qui étaient avec moi ce jour-là peuvent témoigner qu'à aucun moment je n'ai orienté la famille du blessé vers la clinique privée. Je leur ai juste exposé la possibilité d'évacuer le malade vers le CHU de Tizi Ouzou, ou carrément s'adresser à des établissements privés, en possession des moyens matériels spécifiques exigés par le cas que j'avais entre les mains. Concernant cette histoire de diagnostic léger, laissez-moi vous dire que la fracture fermée du fémur a été vite diagnostiquée et des injections d'anticoagulants et autres traitements préventifs ont été prodigués à l'hôpital. » Les parents du défunt soutiennent par ailleurs que le chirurgien s'est rendu coupable de défaut de soins envers son patient évacué vers la clinique, parce que n'ayant pas été au rendez-vous de l'opération programmée, selon eux, pour jeudi 7 octobre. Dr Menzou affirme tout à fait le contraire et martèle qu'il a été au chevet de son malade la même journée et s'était assuré auprès des services de la clinique que l'opération se préparait dans les conditions requises. « Je n'ai jamais dit à qui que, soit que j'opérerai le blessé telle ou telle journée, mais seulement quand sont état de santé le permettra. » Deux jours après, le patient présente une détresse respiratoire, signe qui, vite, oriente vers la contraction d'une embolie graisseuse, considérée comme l'une des complications secondaires possibles chez les orthopédistes. « Avec l'accord du médecin réanimateur de la clinique, nous avons préféré reporter l'intervention pour le lendemain », plaide encore le chirurgien qui, le lendemain, vu l'évolution alarmante du cas, effectuera l'opération avec le renfort d'un confrère. « Quand l'embolie graisseuse est là, vous n'avez plus que deux choses à faire : stabiliser la fracture et assurer au malade une ventilation permanente ; celle-ci exige un matériel spécifique qui n'est disponible qu'à l'hôpital. » Voilà résumée la réponse du médecin aux reproches de la famille du défunt qui s'est demandée pourquoi le chirurgien, dans un premier temps, a orienté le malade vers la clinique privée pour en fin de compte le réorienter vers cet hôpital où le jeune Idir est finalement décédé près d'un quart d'heure après son admission. « Le diagnostic pour lequel j'avais orienté le malade vers la clinique n'est pas du tout le même qui a dicté son transfert à l'hôpital, soyons sérieux ! Il se trouve que l'état du malade a évolué négativement. Entre temps, laissez-moi vous dire qu'un cas sur mille dans ce genre de complications a des issues fatales », défend encore Dr Menzou. La famille du défunt, quant à elle, maintient ses propos et se dit décidée, à aller jusqu'au bout pour situer les responsabilités.