Questionné récemment sur les cas d'erreurs médicales dans les cliniques privées, la réponse du ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière a désagréablement surpris les familles des victimes de ces erreurs. La famille Idir de Sidi Aïch (Béjaïa) continue à soutenir que leur défunt enfant Chafaâ est décédé suite à une « négligence médicale dans une clinique privée ». Alors qu'elle attendait les conclusions de l'enquête ministérielle déclenchée après la mort « suspecte » de son jeune Idir, 26 ans, elle est étonnée d'entendre dire le ministère que son département n'est pas officiellement saisi sur les cas d'erreurs médicales. Le professeur Mourad Redjimi a soutenu, comme rapporté dans les colonnes d'un confrère, en marge des travaux de la rencontre euroméditerranéenne de la santé, que son département « n'a jamais reçu de plainte officielle dans ce sens ». La famille Idir dit avoir saisi autant le ministère de la Santé que le conseil de l'Ordre des médecins, le wali et la justice. « Une commission d'enquête a été mise sur pied par le ministère de la Santé en vue de tirer au clair cette affaire gravissime d'erreur médicale. Nous avons été entendus par les inspecteurs du ministère concerné en présence du directeur de la santé de Béjaïa. Ils nous ont rassurés que les conclusions de cette enquête seront remises à M. le ministre », déclare un des membres de la famille Idir. Selon eux, aucune suite n'a été donnée à leur requête. Pour rappel, le 6 octobre 2004, Chafaâ Idir a été victime d'un accident de la circulation. Transféré une première fois à l'hôpital Khellil Amrane, il a été orienté vers une clinique privée avant d'être une nouvelle fois réorienté vers le premier hôpital où son décès a été constaté (voir El Watan du 27 octobre 2004).