Bien que traditionnellement plus faible pour les élections législatives que pour la présidentielle, le taux de participation à ce scrutin, qui s'étale sur six jours (depuis samedi), est un indicateur de l'intérêt porté par les électeurs algériens en France à l'institution législative nationale, au rôle de leurs députés. Lors d'une rencontre avec les correspondants de la presse nationale à Paris, vendredi matin, l'ambassadeur, Missoum Sbih, a indiqué que l'« on ne s'attend pas à un taux de participation extraordinaire », pour écarter aussitôt la responsabilité de la représentation diplomatique et des services consulaires si, au soir du 17 mai, cela venait à se confirmer. M. Sbih a indiqué que dès le 6 avril, il a tenu une réunion avec les consuls généraux et les consuls pour mettre en œuvre les dispositions réglementaires fixées par l'administration centrale pour l'organisation, le déroulement et la facilitation du scrutin. « Notre objectif est très clair et limité », a-t-il insisté, « permettre aux citoyens algériens d'exercer librement leur droit civique, dans la neutralité la plus rigoureuse ». « Depuis cette réunion, les choses se déroulent de la manière la plus satisfaisante. Y aura-t-il une participation aussi importante que lors du scrutin présidentiel ? Ce n'est plus notre problème. Cela relève des candidats et de leur parti, de leur programme. » Ainsi sur les 108 bureaux de vote ouverts à travers le territoire français, la moitié a été délocalisée pour faciliter la participation des électeurs au scrutin. M. Sbih a souligné la qualité de la coopération des autorités et de l'administration locales du pays hôte avec les services consulaires, à cet effet, sur la base des contacts que lui-même avait eus avec le Quai d'Orsay. L'ambassadeur a instruit les consuls généraux et consuls de faciliter le transport des citoyens qui auraient des difficultés à se rendre dans les bureaux de vote, de sensibiliser le mouvement associatif, de favoriser les contacts des candidats avec les radios locales. En matière d'information des citoyens sur les lieux, le calendrier du vote, les horaires, la consigne a été donnée pour que « tout ce qui relève de leur circonscription, ils doivent l'entreprendre », a précisé l'ambassadeur. A l'ambassade, Ahmed Hachemi, ministre plénipotentiaire, assure la coordination consulaire. Sous sa direction, une équipe suit depuis une salle d'observation aménagée à cet effet — que l'on nous a fait visiter — le déroulement du scrutin et centralise toutes les données avant de les communiquer à Alger. Nous avons été prévenus qu'aucun chiffre ne nous sera communiqué (que ce soit sur la participation ou les résultats eux-mêmes), cette prérogative relève du ministère de l'Intérieur, nous a-t-il été affirmé. A rappeler que sur les 768 669 électeurs, on compte quelque 10 000 nouveaux inscrits.