Depuis jeudi dernier, la wilaya de Bouira renoue avec la crise de lait. Si l'on excepte ce commerçant établi rue, Chahid Mohamed (ex-rue de France) qui, conventionné avec l'unité de production de lait de Draâ Ben Khadda, continue à se faire livrer en petites quantités. On ne trouve le sachet de lait chez aucun autre. Alors les ménages se rabattent comme ils l'ont déjà fait lors de la précédente crise, sur le lait en boîte, malgré son prix prohibitif sur le marché. Le distributeur Hocine a livré, au niveau de ce point de vente, 5000 sachets. Il allait en livrer autant à Sour El Ghozlane lors d'un deuxième voyage. Hier, il a promis d'augmenter son quota qui passera à 9000 sachets. Mais autant dire que c'est une goutte dans un océan, les besoins étant estimés à plus de 90 000 litres. Demandant l'avis de ce commerçant sur la tension qui règne de nouveau sur cette denrée vitale, ce dernier s'en prend ouvertement à l'Etat qui continue à développer des réflexes en contradiction avec l'économie de marché dont la loi obéit aux fluctuations des cours internationaux. Selon lui, le prix du kilo de lait en poudre atteint les 370 DA. La transformation en lait ne permet pas de vendre le sachet à moins de 42 DA, sans risquer de travailler à perte. Il reconnaît certes que l'Etat fait de gros efforts pour permettre aux producteurs de continuer à travailler comme s'ils achetaient toujours le kg de poudre de lait à 180 DA, en subventionnant ce produit, mais le règlement de la différence se fait sous forme de chèque remis au privé trois mois après l'achat de la poudre, ce qui grève, à son sens, le fonds de roulement et empêche l'unité de tourner.