Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Boudjerra Soltani, a annoncé, hier, lors d'une conférence de presse animée au Centre international de presse (CIP) à Alger, que son parti compte s'adjuger 30% des sièges à la nouvelle Assemblée lors des législatives de demain. Pour sa part, le président de la commission électorale, Abderazak Mokri, a déploré des dépassements relevés dans certaines wilayas où des candidats MSP ont été empêchés de siéger au sein des commissions de surveillance des élections. Le MSP, indique-t-il, a été exclu de 50% des bureaux de vote, et compte, à cet effet, protester auprès du président de la République dans les meilleurs délais. Sur un autre volet, l'intervenant a expliqué que l'appel lancé par Al Qaïda du Maghreb pour le boycott des législatives « ne va pas déterminer la décision du citoyen le jour du vote, et c'est plutôt sa vie quotidienne et l'image qu'il se fait des partis politiques qui vont peser ». Abordant le spectre de la fraude, M. Soltani a appelé au respect de la volonté du peuple, car « détourner les voix des citoyens ne servira pas à la stabilité du pays ». Il a ainsi salué la circulaire du président de la République exigeant des élections propres et honnêtes. « Mais certains commis de l'administration n'hésitent pas à exploiter leur poste de responsabilité pour privilégier le parti politique auquel ils appartiennent », dénonce M. Soltani. Pour ce qui est du bilan de la campagne électorale du MSP, il a souligné que les citoyens ne croient plus aux promesses mais plutôt aux actes, ajoutant que des valeurs comme la religion ou la démocratie n'attirent plus les foules. M. Soltani a souligné, en outre, que l'aspiration au changement constitue désormais un dénominateur commun de tous les citoyens. Reprenant la parole, M. Mokri a annoncé quelque 25 000 nouvelles adhésions enregistrées lors de la campagne électorale. Il a, également, fait état de la création d'un institut de sondage « HMS » dont la première enquête révèle que la défense des constantes nationales et la lutte contre la corruption viennent en première ligne des préoccupations des citoyens. Pour Soltani, cet institut permettra, entre autres, de signaler les cas flagrants de fraude électorale.