Le rapprochement amical de Jacques Chirac avec Bouteflika avait laissé entrevoir la perspective d'une refondation des relations bilatérales, qualifiées de « privilégiées », d'où l'annonce, à la faveur de sa visite d'Etat en mars 2003 en Algérie, de la signature d'un pacte d'amitié entre les deux pays. Mais l'article 4 de la loi du 23 février 2005 relatif à l'enseignement des aspects positifs de la colonisation, bien qu'abrogé par la suite, à sa demande, par le Conseil constitutionnel après une levée de boucliers tant en Algérie qu'en France, a coupé court à cette perspective. Voulant réconcilier les Français avec leur passé, Chirac a reconnu, dans un discours au Vel d'Hiv en juillet 1995, la responsabilité de l'Etat dans la déportation des juifs. Il a instauré une journée commémorative de l'abolition de l'esclavage (10 mai) et aligné les pensions des anciens combattants coloniaux sur celles de la métropole, dans la foulée de la sortie, il y a quelques mois, du film de Rachid Bouchareb, Indgènes. A la faveur de la publication de Mon combat pour la paix, et Mon combat pour la France, deux recueils de ses discours de chef d'Etat (aux éditions Odile Jacob), Jacques Chirac est revenu sur le traité d'amitié entre l'Algérie et la France. Le traité d'amitié franco-algérien « se justifie par la nature particulière de notre histoire commune », note Jacques Chirac. Et « il faudra faire aboutir le projet du traité d'amitié avec l'Algérie », toutefois il « récuse absolument » la notion de « repentance » pour la colonisation.