Une première dans l'histoire des élections dans la wilaya : les habitants de Beni Bouattab et de Mekam (Aïn Merane) n'ont pas voté jeudi dernier, comme ils l'ont annoncé quelques jours auparavant. Ils conditionnaient leur participation à la satisfaction de leurs revendications principales, à savoir l'effacement des redevances de l'électricité et l'approvisionnement en eau potable des populations. Les habitants de la commune déshéritée de Beni Bouattab, sur le versant nord du mont de l'Ouarsenis, ont, comme on le sait, carrément demandé l'effacement des dettes de la Sonelgaz, estimant qu'ils sont dans l'incapacité (financière) de régler les anciennes factures en raison de la situation vécue durant la décennie noire. « Non seulement nous sommes totalement démunis, sans aucune ressource, mais en plus, nous avons tout perdu durant la période du terrorisme après avoir déserté nos douars. Nous sollicitons l'intervention des pouvoirs publics pour examiner notre cas social et lui trouver une solution dans le cadre de la solidarité locale ou nationale », écrivent-ils dans leur correspondance adressée aux autorités concernées, bien avant le scrutin. Ces dernières n'ont pas réagi à cet appel et ont continué à faire la sourde oreille au cri d'alarme d'une population dans le désarroi et gagnée par la misère et la pauvreté. Seule la direction de la Sonelgaz y a répondu en se basant sur son statut commercial qui ne lui permet pas de faire dans le social. Elle a, néanmoins, accepté d'accorder des facilités de paiement à travers la mise en place d'un échéancier de versement. Les citoyens décident de boycotter les législatives en vue « d'attirer l'attention des autorités sur leur situation ». Jeudi dernier, vers 18 h, le taux de participation était de 9% dans cette commune, ce qui démontre clairement que le mot d'ordre d'abstention a été suivi. Les villageois du douar Mekam, dans les monts du Dahra, ont décidé, eux aussi, de rester chez eux le jour du scrutin, en signe de protestation contre les promesses non tenues quant à l'alimentation de leur bourg en eau potable. Ils exigeaient des engagements fermes des autorités de la wilaya pour la prise en charge de leurs doléances relatives à la concrétisation du projet qui, d'après eux, à connu un retard considérable avec toutes les conséquences que cela engendre sur leur quotidien.