Un tiers de la superficie de la commune d'Aït Chaffaâ est constitué de forêts. Le liège est une importante ressource, mais son exploitation ne profite guère à la commune. « Aucune taxe n'est versée à la commune », disent les élus locaux. « Il y a une maffia du liège qui, par le biais de certificats de possession, a accès à cette richesse », nous explique-t-on. Rien n'est reversé à l'APC, qui ne voit que du feu, dans tous les sens du terme. L'administration propriétaire des forêts n'a pas trouvé les moyens ou les effectifs suffisants pour protéger ce patrimoine contre les incendies ou la dilapidation. « On ne crée pas d'emplois pour réaliser les tranchées contre les feux et assurer la vigilance en été », regrette-t-on. La direction des forêts ne manque pas, par contre, d'émettre des réserves lors de l'implantation de projets. « Soit, c'est l'agriculture, soit ce sont les forêts, les oppositions reviennent trop souvent. La révision du PDAU s'impose pour libérer des terrains constructibles », disent les élus. Confié à un bureau d'études, le projet n'est pas lancé. Il y a problème aussi sur le littoral, où un phénomène de squat prend de l'ampleur. L' APC réclame une commission d'enquête pour la délimitation des terrains, pour faire ressortir le domaine public et les propriétés privées. Même le domaine maritime est en train d'être bâti, s'insurge-t-on à Aït Chaffaâ. Des fortunes se construisent sur la base de « prescriptions acquisitives » et les lots changent de mains à travers des transactions faramineuses. « Nous avons bloqué l'établissement de certificats de possession jusqu'à nouvel ordre », soulignent les élus, qui ne trouvent pas d'assistance sur ce dossier auprès des autorités de wilaya. Leurs demandes d'audience restent sans suite à ce sujet. De même que le pillage du sable de plage demeure impuni. Les autorités compétentes ont été alertées mais les camions chargés de sable ne sont nullement stoppés de jour comme de nuit.