L'exploitation du liège dans la wilaya de Tizi Ouzou ne dépend aucunement des collectivités locales qui ne bénéficient pas outre mesure des rentes ou pis encore des recettes fiscales des entreprises chargées de cette activité. A Mizrana comme à Yakourène, le cas est tout à fait similaire dans la mesure où les deux communes, disposant de superficies importantes à vocation forestière, n'ont à aucun moment eu leur quote-part. En effet, la division territoriale de Mizrana, dans la daïra de Tigzirt, figure parmi les communes les plus dotées en matière de chêne-liège à l'échelle de toute la wilaya de Tizi Ouzou. Toutefois, cette richesse dont regorge la région ne profite pas à la population locale. Et pour cause, les recettes ou plutôt les rentes fiscales de l'exploitation de ces superficies de liège ne bénéficient en aucun cas à la municipalité. D'ailleurs, selon le secrétaire général de ladite commune, l'exploitation de la matière en question ne dépend aucunement des services de l'APC. Elle est confiée à l'entreprise de mise en valeur forestière. Cela dit, ajoute le même responsable, les recettes de cette activité forestière vont directement au Trésor public. De ce fait, rien n'est versé à la collectivité. «L'APC n'est pas partie prenante dans la répartition des rentes de l'exploitation de ces espaces forestiers qui occupent pas moins de 80% du territoire de la commune», a-t-il indiqué. Il en est de même pour la commune de Yakourène, à forte densité forestière dont le liège accapare la part du lion. Or, la municipalité demeure toujours déshéritée ne subsistant que grâce aux maigres subventions de l'Etat, absorbées généralement par la masse salariale des travailleurs. Une marge sur les revenus de l'exploitation de toutes ces importantes quantités de liège, lesquelles couvrent pratiquement toute la superficie forestière de la commune, aurait, sans aucun doute permis à celle-ci de s'en sortir. «En matière de fiscalité, toutes taxes confondues, l'APC ne bénéficie de rien. On a d'ailleurs remis en cause maintes fois cette procédure. Même le travail n'est pas assuré pas la main-d'oeuvre locale. Les entreprises ramènent avec elles des travailleurs alors qu'à Yakourène il existe beaucoup de jeunes qu'on peut faire travailler et résorber par là-même, le chômage galopant qui ronge notamment notre frange juvénile. C'est un dysfonctionnement de la loi car la commune, qui fournit la matière première, se voit en fin de compte privée des revenus de son exploitation», explique un responsable de ladite commune, qui précise en outre que la superficie exploitée chaque année avoisine les 700 ha. Cette dernière est cédée à des sous-traitants qui viennent des autres wilayas pour acheminer des milliers de quintaux de liège vers les dépôts de transformation sis à Jijel ou à Alger.