A la faveur d'une conférence de presse, jeudi matin, le président de l'Institut du monde arabe (IMA), Dominique Baudis, a annoncé que les tableaux portés disparus ont été retrouvés dans leur quasi-totalité. Paris : De notre bureau Alerté par deux lettres de la Cour des comptes sur la disparition de 39 œuvres d'art contemporain et de 38 œuvres islamiques, le président de l'IMA a porté plainte contre X auprès du procureur de la République. Le parquet a ouvert une information judiciaire le 11 mai. Après que des vérifications eurent été faites, il s'avère qu'il ne manquait plus que deux œuvres d'art islamique et 12 œuvres d'art contemporain. « Le problème n'est plus celui d'une disparition massive, mais d'une mise en ordre des tableaux », a indiqué Dominique Baudis, qui a découvert cette affaire, le 26 avril, au retour d'une mission au Qatar. Les œuvres manquantes, parmi lesquelles un tableau de Baya, ont été retrouvées dans les réserves. Brahim Alaoui, directeur du musée et des expositions, a été mis à pied à titre conservatoire par le président Baudis en attendant de l'auditionner mardi. Proche de la famille royale marocaine, Brahim Alaoui est directeur du musée de l'IMA et des expositions depuis 20 ans. Pour la première fois, l'IMA – qui fêtera ses 20 ans en décembre prochain – pourra équilibrer son budget de l'année 2007, a dit son président. « La situation financière est en train d'être redressée de manière significative. » La subvention de l'Etat français passe de 8 à 11 millions d'euros en 2007. Dominique Baudis défend l'idée d'un contrat d'objectifs et de moyens de trois ans avec l'Etat français pour pérenniser la subvention consentie à l'IMA pour l'année 2007. « C'est une demande légitime et raisonnable de notre part dans la mesure où la subvention de l'Etat français n'a pas évolué depuis 1990. » Des entreprises françaises ont apporté une contribution sous forme de mécénat pour un montant de 1 million d'euros. Reste le problème de la participation financière des Etats arabes avec laquelle il y a « beaucoup de difficultés et de déconvenues ». Le système de cotisation du début a été remplacé, faute d'avoir été respecté, par un fonds de dotation, mais plusieurs pays arabes ne l'alimentent pas non plus. Il a été convenu, à sa création, que l'IMA soit financé à 60% par l'Etat français et à 40% par les Etats arabes. « Ce n'est pas une situation satisfaisante pour les Etats arabes que de ne pas honorer leurs obligations » alors que « c'est le moment pour eux de s'emparer d'un des points d'ancrage forts, peut-être le plus important de la relation avec la France. Il faut qu'ils prennent la mesure de cet atout et nous apportent les moyens de fonctionner », a souligné Dominique Baudis qui souhaite établir des relations financières sur la base d'accords bilatéraux avec chacun des Etats arabes. L'IMA s'autofinance à 50% par an (10 millions d'euros de recettes), ce que ne réalise aucune institution culturelle en France.