La salle des conférences Mustapha Mekki a rarement vibré, jusqu'à une heure tardive, que durant la soirée de mardi dernier, pour parler environnement. Le public, qui a consenti à faire le déplacement grâce à l'invitation lancée par l'association Green Peace, n'est pas reparti déçu après les débats qui se sont déroulés juste après la projection d'un court documentaire où l'on a pu réaliser pleinement l'état déplorable où se trouve l'environnement de la ville de Tiaret. Une ville qui ploie sous les immondices et les eaux usées, avec ce qu'elles charrient comme maladies à transmission hydrique (MTH). D'autres aspects ont été abordés, à l'exemple de l'AEP, l'assainissement et la pollution. A l'aune des efforts entrepris pour les enrayer, le constat établi par les uns et les autres est amer. Le recentrage des débats sur cette problématique à plusieurs équations a néanmoins permis de dégager un consensus : « Se mobiliser à travers le mouvement associatif pour atténuer les effets dramatiques occasionnés à l'environnement », car, à l'origine, il y a agression de l'homme sur la nature. Beaucoup de militants, sympathisants de cette active association, et de simples citoyens sont ainsi venus pour parler du Plan directeur de l'aménagement urbain (PDAU), de l'utilisation diversifiée de l'eau, de l'approche globale concertée, de l'absence d'études hydrogéologiques et, par conséquent, de la stratégie à adopter face à un problème de santé publique pour lequel l'Etat est pleinement engagé. Il n'est un secret pour personne que Tiaret, considérée à juste titre comme un bassin épidémiologique, a toujours eu son lot de MTH, de zoonoses et autres. La situation s'est nettement améliorée, mais le risque est toujours pesant face à ce que certains présents ont qualifié de catastrophe écologique. Les sujets en rapport avec le thème étant nombreux, c'est incontestablement le problème de l'alimentation des populations, à partir des nombreux puits forés à l'intérieur du tissu urbain, qui semblait le plus retenir l'attention. Considéré comme pollué par les services concernés qui avaient notifié une décision de fermeture et comme étant potable par son propriétaire, le puits appartenant à un privé, situé sur la route de Bouchekif, a fait achopper la discussion sur ces analyses effectuées par des laboratoires, analyses trop souvent contradictoires dans leurs conclusions. « Faut-il alors, s'esclaffa un intervenant, aller vers les laboratoires étrangers ou se fier à ceux implantés localement puisqu'ils ont fait apparaître de grandes différences ? » C'est l'eau dite minérale « Chifaa », mise en bouteille à Sougueur, qui a été remise sur le tapis. S'est-on jamais soucié de réaliser des études d'impact sur l'environnement, s'entend-on crier ? Dommage qu'élus et responsables n'étaient pas de la partie.