Elle était timide, même très timide, la réaction des partis politiques, par rapport aux précisions apportées par le Conseil constitutionnel (CC) sur le contrôle de la régularité du déroulement du scrutin du 17 mai et aussi sur les résultats concernant les recours introduits par ces derniers auprès de cette institution. Le FLN par la voix de son porte-parole officiel, M. Bouhadja, admet que les recours déposés par les candidats recalés de son parti sont infondés. Il rejoint ainsi les décisions rendues publiques mardi soir par le CC. « Nous approuvons entièrement les résultats du Conseil constitutionnel. Les candidats FLN qui ont introduit les recours n'ont effectivement pas respecté la procédure à suivre dans ce genre d'affaires. Ces candidats ignorent complètement la loi parce qu'ils ne sont ni des juristes ni des constitutionnalistes », a expliqué M. Bouhadja, qui indiquera qu'au FLN les recours ont été confectionnés et introduits par les candidats eux-mêmes. « Chaque candidat a plaidé sa propre cause. La direction n'a pas été associée à ce travail, d'où le rejet de la majorité des recours », expliquera notre interlocuteur qui s'est dit satisfait du compte rendu du CC. Toutefois, cette analyse n'est nullement partagée par la direction du MSP et celle du PT qui, d'ailleurs, se sont interrogés au sujet des critères sur lesquels se sont basés les membres du CC pour rejeter dans le fond et la forme l'ensemble des recours. « En toute honnêteté, on s'attendait tous à un communiqué laconique et tout à fait ordinaire du CC. Il est de coutume que ce dernier donne de très bons points et des appréciations positives en matière de déroulement des élections. Aujourd'hui, le Conseil n'a pas dérogé à cette tradition (...) », a relevé M. Mokri. Avec amertume, il soufflera que son parti commence à s'accoutumer à ce type de pratiques. Des procédés qui ont été appliqués lors des deux précédentes législatives. Pour M. Mokri, les recours introduits par le MSP sont fondés, puisqu'ils ont été élaborés par une commission présidée par un juriste. « Incontestablement, la fraude a eu lieu dans plusieurs bureaux à travers différentes wilayas. Notre devoir était de signaler les anomalies et les dépassements enregistrés par nos contrôleurs. Ils nous est cependant impossible dans la plupart des cas d'apporter la preuve tangible et le CC n'a pas été coopératif dans ce sens », a estimé M. Mokri, qui regrette que le CC se limite juste à applaudir tout événement. Se voulant optimiste, M. Mokri a rappelé que l'Algérie est en train de se construire en termes de démocratie et, petit à petit, le pays se débarrassera de ces pratiques dignes des Etats du tiers monde. Le Parti des travailleurs, tout comme le RCD, a pris acte des résultats des recours annoncés par l'institution que préside Boualem Bessayeh. « Nous avons déposé cinq requêtes dans ce sens. Nos recours ont été concentrés uniquement sur les wilayas où nous avions des preuves concrètes », a souligné M. Djoudi, tout en réitérant sa critique de la position de la Commission nationale indépendante pour la surveillance des élections législatives (Cnisel), par rapport au déroulement du scrutin. Le PT, à l'instar du MSP, a déposé des recours que la commission juridique du parti a soigneusement étudiés. M. Belabès du RCD considère, pour sa part, les résultats du CC comme étant partiels. « La logique veut que le CC saisisse chaque parti politique pour lui signifier les résultats de ses recours. Pour le moment, il nous est difficile d'apprécier ces résultats. Nous avons pris acte et nous allons attendre le verdict final », a soutenu M. Belabès.