Le délai imparti au dépôt des recours après l'annonce préliminaire des résultats des élections du 17 mai a pris fin, hier, soit 72 heures après la fermeture des bureaux de vote, ainsi que la réception des procès-verbaux des centres de vote par le Conseil constitutionnel, conformément à l'article 117 de la loi organique de 1997, portant le régime électoral. Les partis politiques et les candidats qui s'estiment lésés par les résultats devraient procéder au dépôt des recours devant le Conseil constitutionnel. Même si le nombre de recours n'est pas connu, l'ensemble des partis politiques s'accordent à dire avoir procédé à l'opération de recours. Le Mouvement de l'entente national (MEN), qui a créé la surprise en décrochant 4 sièges, a annoncé qu'il a déposé quatre recours, après la réunion du conseil national et les vérifications de résultats faites sur la base des rapports de wilaya. Le MEN conteste les résultats du scrutin du week-end dernier dans les wilayas de Tiaret, Relizane, Souk Ahras et Djelfa. AHD 54 qui a obtenu 2 sièges a déposé aussi des recours auprès du Conseil constitutionnel, s'estimant victime de dépassements, comme l'absence de bulletins du parti dans plusieurs bureaux de vote le jour du scrutin. Le Parti des travailleurs (PT), qui a pourtant progressé avec ses 26 sièges, se plaçant juste derrière le FLN, RND, MSP et les indépendants a, de son côté, fait recours selon des informations répandues par des membres de sa direction. La réunion du bureau national a été précisément consacrée à l étude des rapports émanant des représentations locales du parti, relatifs aux conditions dans lesquelles les élections se sont déroulées. Pour sa part, le RCD, dont le président, Said Sadi a exprimé son insatisfaction quant au nombre de sièges obtenus, réduit à 19, il en espérait le double. Cette formation fait état de contraintes auxquelles sont confrontés ses représentants dans les bureaux de vote. Il reste à apporter des preuves de toutes ces allégations. Les formations politiques du FNA, El Nahda, et le Parti du renouveau algérien avec respectivement 13, 05 et 04 sièges obtenus, ont également présenté des recours. La loi électorale prévoit dans son article 118 que tout candidat ou parti politique participant aux élections a le droit de contester la régularité des opérations de vote en introduisant un recours par simple requête déposée au greffe du Conseil constitutionnel dans les 48 heures qui suivent la proclamation des résultats préliminaires. Il reste à connaître la suite que réservera le Conseil constitutionnel, d'autant que la commission de surveillance des élections s'est fondu d'une lettre de demande d'intervention adressée au président Bouteflika qu'elle ne semble pas renier contrairement à ce qu'a indiqué le ministre de l'Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni.