Souffrant inexplicablement et subitement de douleurs atroces gagnant toutes les régions de l'abdomen, Baya Zaïdi, une femme âgée de 82 ans, habitant le Grand-Alger, a été admise en urgence à l'hôpital civil de Kouba dimanche passé. L'équipe médicale de garde, qui était à des lieues de se douter de ce qui allait en être plus tard, ne pouvait de prime abord que conclure à une indigestion, voire, au pire des cas, à uneintoxication ! Et bien, il n'en fut rien de tout cela. Ce qui allait être découvert est loin de rassurer plus d'un Algérien, pourtant habitués à des situations embarrassantes et souvent périlleuses dans certains établissements hospitaliers ! Mais revenons d'abord à la période qui a précédé l'hospitalisation de cette vieille femme. Durant près de deux semaines, elle n'arrêtait pas de se plaindre de maux par intermittence. Elle ne pouvait ni boire ni manger, n'était le génie improvisateur de ses enfants accourus de toute part qui lui faisaient ingurgiter des aliments de base et lui distillaient des gouttes d'eau par les moyens artificiels de bord. Tant bien que mal, la vieille, qui a pu au début transcender se douleur avec hardiesse, ne pouvait plus aller chercher dans ses réserves toutes ses forces, épuisées à cause de son âge avancé. On décida alors de l'emmener à l'hôpital afin d'avoir le cœur net, car son état devenait sérieusement inquiétant. Au niveau des urgences, on suggéra à sa famille de lui faire subir un examen endoscopique et un scanner, ce dernier étant un moyen efficace qui permet de procéder à une exploration de toute la partie de l'abdomen grâce à un balayage par images séquentielles. Cela bien sûr, après avoir éliminé les thèses de l'indigestion et de l'intoxication. La fibroscopie ne révélera aucun indice précis, et le scanner ne dépistera rien non plus ! Entre temps, l'état de santé de la malade dépérissait. L'équipe médico-chirurgicale de service de ce jour-là, les docteurs Hammache et Yousfi, entra alors en lice et demanda aux parents de la souffrante leur autorisation d'opérer sur le champ, sinon elle risquait de mourir d'une minute à l'autre ! Les chances de la patiente de survivre à une intervention étaient évidemment minces, du fait, encore une fois, de son âge avancé. Le duo de médecins s'appliqua dans son geste chirurgical, et, en deux temps trois mouvements, incisa et fit sortir, tenez vous bien, un bout d'élastique de près de 20 cm qui s'était enroulé autour de l'intestin, causant ainsi un goulot d'étranglement, à la limite de l'occlusion intestinale. Si cet élastique usé, car recouvert de matières acides et donc y existant depuis longtemps, n'a pas entraîné d'infection fort heureusement pour notre octogénaire, d'où pouvait il venir alors ? Tout ce qu'on a pu savoir à ce sujet est que la doyenne de cette famille n'a subi qu'une seule opération chirurgicale pour ablation de la vésicule biliaire, il y a 4 ans, dans une clinique privée algéroise. Se pouvait-il que lors de cette opération, on eût oublié cet élastique qui, selon certains avis médicaux, aurait pu servir de garrot ?! Et dire que certains voient d'un mauvais œil l'hôpital public.