Dix-neuf départements ministériels sont actuellement gérés - et pour une période indéterminée - par intérim. Le premier magistrat du pays a choisi, contre toute attente, cette option, et ce, pour des raisons que bon nombre d'observateurs n'arrive pas à expliquer. Toutefois, selon certaines indiscrétions, le retard accusé en termes de démission du gouvernement et le recours à un gouvernement provisoire est dû essentiellement à des tractations « à un haut niveau » et surtout à l'absence d'un consensus entre les différents clans au sein du Pouvoir pour le dispatching des portefeuilles, de manière à ne contrarier aucune partie. Si l'on se réfère aux analyses de certains de ces observateurs, il est fort possible que le chef de l'Etat reconduise dans le prochain gouvernement certains ministres alors que d'autres seront appelés, incontestablement, à occuper d'autres fonctions et les ministres déchus siégeront, bien évidemment, pendant cinq longues années à l'Assemblée populaire nationale. Pour le moment, faut-il rappeler que les dix-neuf ministres qui ont postulé à la députation, leurs mandats de député ont été validés jeudi dernier lors de l'installation de la nouvelle APN. Néanmoins, il y a lieu de préciser que la plupart des ministres qui ont été désignés par le président de la République pour gérer les affaires courantes ont eu déjà par le passé à assurer les fonctions qu'ils auront à cumuler, à l'image de Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau qui a pour charge supplémentaire d'assurer l'intérim du ministère de la Jeunesse et des Sports. Un département qu'il a eu à diriger il y a quelques années. Autre fait important, les postes vacants sont gérés par des ministres qui ont, plus ou moins, une culture et des connaissances dans le domaine en question. Par ailleurs, l'on peut tout à fait conclure que le critère ayant motivé le maintien de ces ministres à leur poste et leur désignation pour expédier les dossiers des autres secteurs, est en quelque sorte leur neutralité, c'est-à-dire leur non-affiliation à un quelconque parti politique, à l'exception peut-être d'un seul, en l'occurrence Amar Ghoul du MSP qui a, outre la charge du ministère des Travaux publics, le département du Travail et de la Sécurité sociale. En somme, ces hommes sont connus pour être proches du président de la République... Cependant, l'autre surprise inattendue est la désignation de M. Belkhadem pour assurer l'intérim au ministère de l'Education, cela en plus de sa fonction. Un secteur très sensible nécessitant une attention et un traitement particuliers, notamment en cette période d'examens. Ce changement momentané à la tête de ce ministère fera dire à certains que Boubekeur Benbouzid, le doyen des ministres, ne sera pas reconduit à sont poste et qu'il est pressenti pour un poste d'ambassadeur. Par contre, beaucoup prétendent que le chef de l'Etat ne peut pas se passer de M. Messahel qui était, avant de postuler à la députation, ministre-délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. M. Messahel est connu pour sa parfaite maîtrise des dossiers ayant trait au continent africain. Parmi les noms qui figureraient aussi dans la liste des reconduits, l'on évoque avec insistance Rachid Harraoubia qui, probablement, sera reconduit à la tête du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.