A la faveur de la rareté de la pomme de terre destinée à la consommation, le ministère de l'Agriculture vient de donner son accord pour l'importation de pomme de terre de consommation destinée à combler l'énorme déficit constaté à la faveur de la campagne actuelle. Un opérateur basé à Sidi bel Abbès, spécialisé en agro-alimentaire, a acheté il y a de cela une dizaine de jours de la pomme de terre canadienne. Il s'agit d'une cargaison de 4 000 tonnes qui sera débarquée dans les ports d'Oran ou de Mostaganem. C'est ce même opérateur qui avait déjà organisé une première livraison à partir du Canada au cours de l'hiver dernier. Selon nos informations, cette pomme de terre provient d'une récolte effectuée durant le mois d'octobre 2006. Son prix d'achat aurait varié entre 0,35 et 0.40 Euros. Par ailleurs, en raison de la gravité de la situation, il semblerait que les autorités aient décidé de réduire les taxes applicables à ce produit, ce qui permettrait de limiter son coût de livraison dans un port algérien, dans une fourchette oscillant entre 42 et 45 DA. Dans la foulée, ce seront deux opérateurs ayant une parfaite connaissance du marché de la pomme de terre, puisque spécialisés jusque-là dans l'importation de semences de pomme de terre à destination des agriculteurs, qui se seront engouffrés dans la brèche ouverte par l'absence de production et l'initiative de l'opérateur belabbéssien. Selon des sources proches du ministère de l'Agriculture, ces deux opérateurs auraient signé le cahier des charges qui autorise ce genre d'opération. Par contre, ce sont les pays d'exportation qui diffèrent. Selon d'autres sources, la pomme de terre que ces deux semenciers envisagent d'importer dans les tous prochains jours, proviendrait de pays méditerranéen comme l'Italie et l'Espagne où les récoltes sont naturellement plus précoces que celle des pays nordiques. Cependant, l'incursion de ces opérateurs dans ce nouveau créneau semble poser problème chez quelques fellahs de la région qui ne s'expliquent pas comment on peut à la fois importer de la semence et la vendre entre 12 000 et 15 000 DA le quintal et revenir à la charge pour ensuite importer de la pomme de terre de consommation, à un moment où les cultivateurs locaux peinent encore à rembourser leurs investissements. Nos interlocuteurs qui sont en train de récolter les dernières parcelles, -sur lesquelles les prix viennent d'atteindre, voire de dépasser le seuil de 50 Da au KG-, ne cachent pas leur désappointement.