Le président Bouteflika a affirmé hier à Alger que le problème du Sahara occidental représente un facteur de blocage du processus de l'édification du Maghreb qui conditionne l'avenir de toute la région. « Le problème du Sahara occidental représente un facteur de blocage du processus de l'édification du Maghreb qui conditionne l'avenir de toute notre région. Mais il devient de plus en plus certain que cet ensemble ne saurait être réalisé au détriment du peuple sahraoui et de ses droits légitimes et inaliénables », a souligné le chef de l'Etat lors d'un toast prononcé à l'occasion du déjeuner officiel offert en l'honneur du président du Nicaragua, Daniel Ortega. Le président Bouteflika a fait remarquer, selon l'APS qui a rapporté l'information, que les positions de l'Algérie et du Nicaragua « se rejoignent complètement en ce qui concerne la promotion des objectifs et des principes des Nations unies ainsi que pour la protection des droits de l'homme dans leur indivisibilité et leur universalité », ajoutant que « c'est ce qui explique notre action en faveur d'une autodétermination authentique du peuple du Sahara occidental, dans la stricte conformité à la légalité internationale ». La résolution 1754 adoptée le 30 avril dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui préconise des négociations « sans conditions préalables » entre le Maroc et le Polisario, « permettra peut-être de sortir de l'immobilisme actuel », a estimé le président Bouteflika. « Nous espérons que ces négociations aboutiront à une solution satisfaisante respectant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui », a-t-il dit. Le président Bouteflika n'a pas manqué de saluer, à cette occasion, la décision prise par le président Ortega, dès le lendemain de son investiture, de rétablir les relations diplomatiques entre la République du Nicaragua et la République arabe sahraouie démocratique. « C'est une décision juste et courageuse qui aura sûrement un effet favorable sur l'évolution de la situation dans cette région », a-t-il affirmé. A rappeler, par ailleurs, que le Front Polisario a réaffirmé lundi son acceptation de l'invitation du secrétaire général des Nations unies pour entamer, le 18 juin, des négociations directes avec le Maroc sous les auspices de l'ONU ainsi que sa disponibilité à la mise en application « de bonne foi » de la résolution 1754. Le secrétariat national, la plus haute instance politique du Front Polisario, qui s'est réuni au début de la semaine sous la présidence du chef de l'Etat sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a formulé « l'espoir que le Maroc réponde positivement et sérieusement à cette invitation ». Le Front Polisario a aussi « souhaité que le Maroc n'aura pas recours, comme par le passé, à la pratique des atermoiements et (au) dressement des obstacles (...) ayant paralysé l'application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité portant sur différents plans de paix », citant notamment les derniers plans de paix pour l'autodétermination du peuple sahraoui ou le plan Baker.