La forte abstention enregistrée lors de la dernière législative est une sanction pour le pouvoir et les partis de l'Alliance présidentielle. Cette dernière est devenue une ombre du pouvoir et n'est pas en mesure de résoudre les problèmes du pays. Telle est l'analyse de la situation actuelle du pays faite par les membres de la coordination républicaine composée de l'ANR, de l'UDR, du MDS version Hocine Ali et de personnalités représentant divers horizons. Réunis pour la première fois afin de faire mûrir leur projet de mise en place d'une « coordination réunissant tous les républicains soucieux de rétablir l'honneur de l'Algérie », les initiateurs de ce projet ont fait d'abord un diagnostic de la situation générale du pays. C'est le premier responsable de l'ANR, Rédha Malek, qui ouvre le débat sur le sujet. Il se montre très critique à l'égard du pouvoir et des partis de l'Alliance présidentielle qui « le parasitent ». « Le fort taux d'abstention est une sanction pour la coalition au pouvoir. C'est une résultante des scandales en série qu'a connus l'Algérie ces derniers mois », lance Rédha Malek lors d'une réunion de ladite coordination tenue à Alger. Pour lui, l'Alliance présidentielle ne réglera pas les problèmes du pays. « Nous ne sommes pas d'accord qu'elle soit maintenue au pouvoir », déclare-t-il. La coordination républicaine, estime-t-il, interviendra comme une alternative. « Le pouvoir doit reconnaître l'existence d'une opposition républicaine et démocratique qui va lui faire des propositions », explique-t-il en critiquant le mode des élections tel que conçu par les autorités. « Il faut arrêter de faire des élections préfabriquées », ajoute-t-il. Afin de faire réussir ce projet, le leader de l'ANR suggère d'ouvrir cette coordination à tous les citoyens et de constituer des groupes de travail pour produire des réflexions dans tous les domaines. Intervenant juste après, le secrétaire général de l'UDR (un parti non agréé), Amara Benyounès, appelle plutôt à dépasser le stade de la réflexion. « Nous devons réfléchir et agir. Mais nous devons également nous doter d'un instrument politique qui va nous permettre de passer à l'action », explique Amara Benyounès en considérant qu'« aucun parti ne peut peser sur les échéances futures ». Ali Hocine a abondé dans le même sens.