Un autre procès, intenté par le ministère de l'Education nationale, contre des militants syndicaux, s'ouvre aujourd'hui au tribunal d'Alger. Il s'agit des animateurs de la coordination intersyndicale de l'éducation nationale, Dahmani Tahar du Cnapest, Bekkouche Malek du Sete-UGTA, Osmane Redouane du CLA, Idir Mohamed de l'Unpef et Sadali Mohamed Salem du Satef. Ces syndicalistes sont poursuivis pour leur participation aux grèves cycliques déclenchées par les enseignants des trois paliers (primaire, moyen et secondaire) durant les mois de janvier, février et avril 2006. Les charges retenues contre eux sont : incitation à des grèves illégales, déconsidération des décisions de justice et appartenance pour certains à des syndicats inconnus. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui a dénoncé dans un communiqué « cet harcèlement judiciaire » appelle les représentants du mouvement syndical, les personnalités indépendantes, les associations de société civile et les partis politiques à être présents au tribunal Abane Ramdane le même jour pour marquer leur solidarité avec les syndicalistes. Pour ce syndicat non agréé, « cet harcèlement judiciaire vide de son sens le droit de grève protégé par le Constitution algérienne et les textes de lois sociales qui encadrent les conflits de travail ». Il estime que depuis 2003, « les avancées obtenues en matière de droit de grève après l'ouverture démocratique de l'après-1988 sont en recul ». Le CLA considère que le mouvement syndical est confronté à une violation systématique des libertés syndicales. Pour le CLA, « en poursuivant les enseignants au moment où se déroule le baccalauréat, on veut marquer le retour en puissance de l'autoritarisme et de la répression ».