Samedi dernier, il n'y avait pas grande foule au siège de l'Enaditex, sis à la zone Palma et servant depuis quelques années comme un espace pour les expositions et autres foires. Celle des textiles, qui a pourtant ouvert ses portes le 6 juin, n'arrive pas à drainer le public constantinois, devenu il y a quelques mois un fervent adepte de ce genre de manifestations. Selon certains participants, la raison est à chercher dans le timing choisi pour ce rendez-vous, coïncidant avec les examens de fin d'année. La défection des visiteurs est due aussi, il faut le noter, à une timide campagne de publicité, laquelle n'a pas bénéficié des supports et du tapage médiatique qui ont toujours accompagné ces événements commerciaux. Organisée par la Samex, avec la collaboration des quatre sociétés de gestion et de participation (SGP) du bois, du tissu, du cuir et de l'habillement, la foire a regroupé une vingtaine d'entreprises nationales triées sur le volet. Certaines, encouragées par les avantages et les facilités offertes par les organisateurs, ont fait le déplacement de Souk Ahras, d'Akbou, d'Alger, de Batna, de Khenchela, de M'sila et même de Tissemssilet, de Tlemcen, et de la lointaine Nedroma. Des sociétés qui représentaient, il y a à peine une vingtaine d'années, ce qui restait du fleuron de l'industrie algérienne des textiles, du cuir et du bois. « Nous avons toujours réussi à satisfaire une demande beaucoup plus importante de la part de l'armée, et nous parvenons à honorer nos engagements, mais on trouve encore des difficultés à écouler nos produits destinés à une large clientèle. Cette dernière préfère la marchandise chinoise de qualité douteuse. » C'est ce que nous a confié le représentant de l'entreprise Draperie de l'est (Drapest), installée à Khenchela, et qui résiste à l'invasion des textiles chinois, à l'instar de plusieurs autres sociétés abandonnées par l'Etat, mais qui tiennent encore le cap par la seule volonté des travailleurs. C'est l'exemple parfait de l'entreprise Toiles industries algériennes (Tindal) de M'sila, inaugurée en 1979 par le défunt Houari Boumediène et qui détient encore le leadership dans un secteur livré à un bradage systématique. « Nous avons même écoulé une bonne partie de notre marchandise, surtout les tentes populaires de camping et de plage recherchées par les familles et que nous proposons aux citoyens à des prix abordables », notera le responsable du stand de Tindal qui regrette deux choses : l'absence du public et aussi le fait de n'avoir pas ramené assez d'articles, car ceux qui ont été exposés ont été vendus, dès l'ouverture de la foire, au petit nombre de visiteurs qui y ont fait un tour. Cette dernière, qui se poursuivra jusqu'au 15 du mois en cours, reste encore victime d'une mauvaise médiatisation. Un détail que les organisateurs devront revoir à l'avenir.